Thèse en cours

« Si conmencha a rire molt durement »: le personnage comique dans les romans arthuriens aux XIIe et XIIIe siècles en France (figures, fonctions, mémoire)

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Accès à la thèse

AttentionLa soutenance a eu lieu le 29/06/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Yuning Cheng
Direction : Nathalie Koble
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues et littératures
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 29/06/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pays germaniques Transfert culturels et Archive Husserl
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure
Jury : Président / Présidente : Jean-René Valette
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Koble, Patrick Moran, Jean-Marie Fritz, Mireille Séguy, Bénédicte Milland-bove
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Moran, Jean-Marie Fritz

Résumé

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Le roman arthurien, qualifié de « si vain et plaisant » par Jean Bodel, abrite un nombre considérable de personnages récurrents qui se distinguent par leurs traits comiques. La réapparition de ces personnages que nous catégorisons d’« exclusivement comiques », notamment dans les romans en prose, ainsi que leur évolution au sein de l'univers de fiction arthurien, soulève la question de savoir si le comique est un trait inhérent au genre romanesque dès la composition des romans en vers de Chrétien de Troyes au XIIe siècle. Le comique, difficile à définir en raison de sa polysémie et de son polymorphisme, est suggéré dans les romans arthuriens par le phénomène du rire, constituant un marqueur important des interactions des personnages, mais également du divertissement et du plaisir de lecture. Ainsi, l'élasticité des personnages comiques évoluant au fil du temps dans l'univers arthurien est étroitement liée à la narration et à la forme d'écriture d'une fiction sérielle, dans un genre en pleine expansion à cette époque. Les caractéristiques et les fonctions communes de ces personnages contribuent à la compréhension des pratiques d'écriture et des enjeux littéraires des romanciers face à leur modèle littéraire. À travers les études de cas dans les romans en vers et en prose du XIIe et XIIIe siècles, il est possible d'examiner la figuration transfictionnelle des personnages et le mécanisme qui suscite les éclats de rire en appliquant les théories modernes du rire. Les fonctions et les positions de ces personnages transfuges dans la société arthurienne, ainsi que leurs portraits qui esquissent une certaine individualisation et structurent leurs propriétés fictionnelles, malgré la flexibilité de leur représentation, fabriquent une poétique du personnage associée à la marginalité au sein de l'univers de fiction. Cette position intermédiaire du personnage comique met à l’épreuve l'ordre de la société courtoise. La dimension anthropologique et les fonctions communes de ces personnages, en contraste avec l'idéal chevaleresque, trouve une filiation dans la figure archétypique du trickster (fripon) : ils illustrent, à travers leur discours, leurs comportements et leurs gestes parfois extravagants, la circulation de la sociabilité et proposent une réflexion sur les institutions sociales au sein de la fiction romanesque.