Les premières étapes de la pénétration romaine en Cisalpine centrale et occidentale (295 143 av. n. è.) : une relecture des sources
Auteur / Autrice : | Barbara Spigola |
Direction : | Michel Tarpin, Silivia Giorcelli bersani |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Università degli studi di Torino |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ce projet de recherche a l'intention d'examiner les territoires de l'Italie nord-occidentale (plaine padane / Alpes occidentales), dans la période qui va des premières interventions militaires romaines (fin du IIIe s. av. n. è.) au milieu du IIe s. av. n. è. (143-141 av. n. è.). L'historiographie de la « romanisation » des Alpes est fondée essentiellement sur la propagande augustéenne, mais il est désormais évident que la présence romaine dans les régions alpines constituait un élément important déjà à partir du IIIe siècle av. n. è. L'approche proposée par ce projet consiste donc à rompre avec la tradition historiographique, qui considère que l'expansion de Rome se conçoit essentiellement en termes de conquête territoriale armée, organisée en espaces délimités, destinés à devenir autant de provinces. Mon intention est plutôt d'observer comment des multiples indices, de natures diverses, peuvent être sollicités pour rendre compte d'une pénétration continue et parfois capillaire aux motivations multiples. L'étude se fondera sur des sources variées: littéraires, épigraphiques, archéologiques, numismatiques et cartographiques. L'objectif est de constituer aussi un corpus inédit et critique de ces données, en allant au-delà d'une simple synthèse archéologique. Cette documentation est constituée pour la (quasi) totalité de textes gréco-romains, sans compter que la plupart des auteurs, sauf Polybe, Caton (IIème siècle av. n. è.), écrivent à partir de la deuxième moitié du Ier s. av. n. è. L'écart chronologique de certains textes, par rapport à des événements et des faits importants qui ont eu lieu entre IIIème et IIème s. av. n. è., est donc considérable (premières interventions dans ces territoires, soumission de certains peuples, alliances politiques et fondations coloniales ). De plus cette historiographie est élaborée à l'enseigne d'une perspective apologétique très prononcée. La période de la propagande augustéenne est marquée par des topoi littéraires récurrents comme la barbarie, l'hostilité du milieu alpin et des Celtes montagnards, malgré le fait que les Romains avaient mis les pieds au-delà des Alpes depuis longtemps. Un autre élément caractéristique est l'adoption d'un point de vue « ethnographique » extérieur, correspondant à la perception que les Romains avaient des peuples indigènes, qui ne reflète pas exactement la réalité des faits . Il s'agit d'une véritable « rhétorique de l'altérité ». Je reconsidérerai, enfin, ces lieux communs relatifs à la «romanisation», aux modes d'occupation et de gestion territoriale des Romains dans les régions objet d'étude, tout en revalorisant le rôle 'actif' des peuples locaux dans un procès d'«acculturation» qui va dans les deux directions, et non seulement à sens unique.