Damnatio memoriae. Les condamnations de la mémoire dans l'Antiquité romaine (IIe s. av. J.-C. Ve ap. J.-C.)
Auteur / Autrice : | Claire Laborde-menjaud |
Direction : | Soazick Kerneis |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire du droit et des institutions |
Date : | Inscription en doctorat le 28/09/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Histoire et d'Anthropologie du Droit |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La condamnation de la mémoire est une peine complémentaire pratiquée pendant la période impériale romaine. Il s'agit d'une peine (souvent post-mortem) consistant en la dégradation ou la destruction des traces matérielles de l'existence du condamné et la création d'une propagande négative à son encontre. L'Empereur est souvent à l'origine de la peine mais le sénat a pu s'en servir afin de tenter de conserver son pouvoir au début du principat notamment contre des empereurs comme Néron ou Domitien. Les juristes romains n'ont pas développé de concept de la condamnation de la mémoire et le terme damnatio memoriae a été forgé au XVIIe siècle. Il comprend un ensemble de condamnations, généralement pour trahison ou pour crime de lèse-majesté, dont les effets sont de produire une image négative et de la diffuser sur l'ensemble du territoire romain. Les différents moyens utilisés à cette fin sont tant iconographiques (destructions de statues et d'inscriptions), juridiques (l'annulation des actes du défunt) que littéraires (la mise en place d'une propagande négative). Du fait que la condamnation de la mémoire se définisse principalement par son résultat, il convient d'étudier sa réception au sein de la société romaine. Finalement, si les condamnations de la mémoire sont adoptées par le sénat ou l'Empereur, elles peuvent être initiées ou supportées par le peuple romain qui tente de contrôler son identité. Cela permet d'étudier l'utilisation de moyens non-légaux pour rejeter quelqu'un de la communauté.