Une ville sur ordonnance : pour une géographie urbaine du capitalisme médical à Sfax (Tunisie)
| Auteur / Autrice : | Théo Maurette |
| Direction : | Myriam Houssay-holzschuch |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Geographie |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
| Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, Laboratoire de sciences sociales |
| Equipe de recherche : Justice sociale |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse propose une lecture critique du capitalisme médical à travers l'étude de son inscription territoriale dans la ville de Sfax (Tunisie). En combinant les apports de la géographie urbaine et de la sociologie des champs, elle analyse les dynamiques d'expansion, d'appropriation et de recomposition urbaine à l'uvre dans le développement de la médecine privée. Sfax constitue ici un terrain privilégié pour penser l'articulation entre croissance urbaine, reconfiguration des rapports sociaux et internationalisation des soin sous l'effet d'un capitalisme médical tunisien en pleine croissance depuis les années 1990. L'enquête repose sur une méthodologie qualitative fondée sur des entretiens, de l'observation de terrain et l'analyse de documents urbanistiques. Elle permet de conceptualiser le « champ médical capitaliste » comme un espace social et économique complexe, structuré par des logiques de pouvoir, de concurrence et de distinction. Ce champ, en pleine expansion, se matérialise à travers des investissements immobiliers nouveaux, l'appropriation de l'espace urbain et régional, dans un contexte de circulation transnationale de la médecine néolibéralisée. La thèse met en lumière les contradictions de ce capitalisme médical à Sfax, entre ses dynamiques spéculatives et son ancrage territorial. Elle interroge notamment la marchandisation conjointe des soins et du sol, les régimes d'appropriation foncière, et les transformations des formes urbaines induites par la concentration du capital médical. Elle montre comment ce champ produit des formes concurrentes de visibilité, d'accessibilité et de contrôle, qui reconfigurent les rapports sociaux et spatiaux dans la ville. À travers cette analyse, la thèse contribue à une compréhension renouvelée des spatialités du capitalisme, en soulignant les formes concrètes par lesquelles des élites économiques s'approprient, transforment et projettent un territoire secondaire dans les circuits transnationaux du soin et du capital tout en l'inscrivant dans le temps long de ses transformations.