La formation des artistes cubains au XIXe siècle. L'Académie des Beaux-Arts San Alejandro de La Havane de 1817 à 1863
Auteur / Autrice : | Capucine Monfort |
Direction : | France Nerlich, Paul Niell |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire de l'Art |
Date : | Inscription en doctorat le 28/09/2020 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Interactions, transferts, ruptures artistiques et culturels (Tours) |
Mots clés
Résumé
À travers l'étude des premières années de l'Académie des Beaux-Arts San Alejandro (La Havane, Cuba), fondée en 1817, il s'agira de saisir les dynamiques transnationales d'une formation artistique qui répondait à des enjeux locaux au sein de l'Empire colonial espagnol. En effet, jusqu'en 1859, l'Académie est dirigée par des artistes européens, principalement des Français, mais aussi un Italien et un Espagnol, avant d'être dirigée, dans un premier temps, par un Salvadorien, puis, à partir de 1878, par un Cubain. L'histoire de cette Académie sera ainsi abordée au travers des circulations artistiques et des transferts culturels à diverses échelles. Pour mener à bien cette thèse, il faudra s'intéresser aux acteurs étrangers et locaux de l'Académie (directeurs, professeurs, élèves et jurés des examens et concours) afin de redessiner, à partir de l'île perçue comme un « centre », ces trajectoires et d'identifier les réseaux de sociabilité internationaux. Il s'agira aussi d'étudier les interactions de l'Académie avec les gouvernements et administrations coloniales (par extension avec la métropole), mais aussi avec les élites et intellectuels créoles et espagnols de l'île, qui permettent d'en capter son inscription et son importance à échelle locale. L'analyse des productions (dessins et peintures) des élèves, professeurs et directeurs de l'Académie, mais aussi des outils pédagogiques (en particulier des modèles tels des sculptures, peintures, dessins et estampes), permettra quant à elle d'appréhender la culture matérielle et visuelle de cette institution. La « galerie didactique », en particulier, est une préoccupation majeure de l'Académie qui sélectionne et fait venir des modèles d'Europe pour former sur place des artistes « cubains ». Sa reconstitution et l'étude de sa réception permettront d'écrire une histoire du goût et des collections. En s'appuyant sur des sources conservées à Cuba, en Espagne, en France et aux États-Unis, l'enjeu est d'analyser les dynamiques locales et internationales à l'uvre dans la création d'une formation et d'une identité artistiques cubaines au cours de la période coloniale et des luttes pour l'indépendance.