Thèse soutenue

L’efficience inverse de l'influence de l'odeur maternelle sur la catégorisation des visages chez le nourrisson

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Auteur / Autrice : Anna Kiseleva
Direction : Benoist SchaalArnaud Leleu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 21/12/2023
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Laboratoire : Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation (Dijon ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Moustafa Bensafi
Examinateurs / Examinatrices : Jacqueline Fagard
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphanie Caharel, Adélaïde De Heering

Résumé

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Cette thèse examine comment le principe de l'efficience inverse peut être appliqué à l'interaction olfacto-visuelle sur le développement du nourrisson en utilisant une stimulation périodique visuelle rapide (FPVS) avec une approche de marquage fréquentiel en électroencéphalographie (EEG). En particulier, nous avons essayé de confirmer ce principe en nous basant sur le développement de la vision pendant la première année de la vie (étude 1) et une demande visuelle différente à un âge donné (études 2 et 3) car il a été montré que la perception visuelle du nourrisson peut être facilitée par la réception de signaux olfactifs.Nous avons observé qu'un effet de facilitation de l'odeur maternelle sur la catégorisation des visages diminue progressivement avec la maturation du système visuel entre 4 et 12 mois (étude 1), montrant un compromis développemental entre la vision et l'olfaction. Cela suggère que la force de l’effet de l’odeur est liée à celle de la réponse aux visages, ici à partir de stimuli visuels complexes. Ainsi, dans l'étude 2 manipulant la demande visuelle (en simplifiant les stimuli) chez des nourrissons de 4 mois, nous avons trouvé une réponse sélective aux visages plus forte dans ce cas associé à une réduction de l'effet de l’odeur. Enfin, tenant compte de la catégorisation des visages plus efficace dans le cerveau des enfants de 12 mois en raison du développement visuel, dans l’étude 3 nous avons au contraire augmenté la demande visuelle en accélérant la vitesse de présentation des images. Cette fois, une réponse sélective des visages plus faible a été observée, mais l'effet d'odeur n'a pas augmenté, mais plutôt réduit, la réponse, suggérant une surcharge sensorielle.Dans l'ensemble, ce travail de thèse démontre pour la première fois l'application du principe d'efficience inverse à l'olfaction au cours du développement sensoriel. La réponse sélective au visage plus forte (en raison du niveau de maturation suffisant de la vision ou de la diminution de la demande visuelle) conduit à l'interaction olfactive-visuelle la plus faible (c'est-à-dire la facilitation intersensorielle), cependant la faible réponse sélective des visages n'est pas toujours liée à un plus fort effet de l'odeur: seulement quand le système visuel n'est pas suffisamment développé au début de la vie.