Thèse en cours

Une thérapie combinée GLP-1/GIP dans le diabète de type 2 présente-t-elle un avantage pour préserver la fonction et la survie de l’îlot pancréatique ?

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Accès à la thèse

Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 20/12/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Nour Zaïmia
Direction : Magalie Ravier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 20/12/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IGF - Institut de Génomique Fonctionnelle
Equipe de recherche : THÉRAPEUTIQUES INNOVANTES POUR LE DIABÈTE : COMPRÉHENSION ET CORRECTION DU DYSFONCTIONNEMENT ET DE LA PERTE DE SÉCRÉTION D’INSULINE
Jury : Président / Présidente : Eric Renard
Examinateurs / Examinatrices : Magalie Ravier, Matthieu Raoux, Mark Scott, Amelie Bonnefond, Bertrand Blondeau, Pierre Vincent, Jeremy Neasta
Rapporteurs / Rapporteuses : Matthieu Raoux, Mark Scott

Résumé

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Les récepteurs du Glucagon-like peptide-1 (GLP-1R) et du Glucose-dependent insulinotropic polypeptide (GIPR) sont des récepteurs couplés aux protéines G (RCPGs) qui régulent l'homéostasie glucidique. En raison de sa pertinence thérapeutique dans le traitement du diabète de type 2 (DT2), la signalisation du GLP-1R a été étudiée de manière plus approfondie que celle du GIPR. Augmenter l’efficacité des agonistes du GLP-1R reste aujourd’hui un enjeu majeur des recherches sur le DT2. Une stratégie consiste à développer des agonistes doubles ciblant simultanément le GLP-1R et le GIPR afin de combiner en une seule molécule les effets bénéfiques des deux hormones. Ce regain d’intérêt révèle l’importance d’approfondir nos connaissances sur les signalisations du GLP-1R et du GIPR. Le GLP-1R et le GIPR sont couplés positivement à la production d'AMPc et à l'activation de la PKA/EPAC2. Ces deux RCPGs sont également capables de recruter la protéine d'échafaudage β-arrestin2 (ARRB2). Le premier objectif de ma thèse a donc été de comparer les signalisations engagées par le GLP-1 et le GIP dans les cellules β pancréatiques qui expriment de façon endogène les deux RCPGs, et d’évaluer l’implication d’ARRB2. Nous avons observé que les conditions diabétogènes diminuent l’expression d’ARRB2 dans les îlots pancréatiques humains. Dans les cellules β de souris, ARRB2 freine la sécrétion d'insuline en découplant partiellement la signalisation AMPc/PKA à des doses physiologiques de GLP-1, alors qu'à des doses pharmacologiques, c’est l'activation des ERK1/2 et de CREB qui nécessitent ARRB2. A l’inverse, la sécrétion d'insuline potentialisée par le GIP nécessite ARRB2 dans les îlots de souris et les îlots humains. L'axe GIPR/ARRB2 n'est pas impliqué dans la signalisation AMPc/PKA ou ERK1/2 dépendante, mais ARRB2 est nécessaire à la dépolymérisation de la F-actine induite par le GIP. Enfin, le TZP (double agoniste GLP-1/GIP récemment mis sur le marché pour le traitement du DT2) ne s’appuie pas sur ARRB2 pour la potentialisation de la sécrétion d'insuline. Ainsi, nous rapportons que ARRB2 joue des rôles distincts dans la régulation de la signalisation du GLP-1R et du GIPR. Cette première étude a permis de souligner l'importance d'évaluer les voies de signalisation engagées par les agonistes (biaisés/doubles) à des fins thérapeutiques. Le deuxième objectif a donc été d’étudier la signalisation de ces deux RCPGs en réponse à deux doubles agonistes GLP-1/GIP; le TZP et le MAR; afin de déterminer s’ils présentent des effets bénéfiques supérieurs, comparés aux agonistes du GLP-1R et du GIPR dans les cellules β. Pour stimuler la PKA et la sécrétion d’insuline, le GLP-1 (1-100pM) est plus puissant que le TZP (1nM-10nM) ou le MAR. L’activation de la PKA par le GLP-1, le TZP et le MAR perdure dans le temps après l’arrêt de la stimulation (>25min) à l’inverse du GIP (<5min), suggérant que le GLP-1, le TZP et le MAR produisent une signalisation durable via le GLP-1R. Néanmoins le GLP-1 et le MAR, mais pas le TZP, induisent une internalisation massive du GLP-1R qui est bloquée par l’Ex9-39 (antagoniste du GLP-1R). ARRB2 n’est pas responsable de l’internalisation du GLP-1R, mais son absence réduit la dépolymérisation de l’actine-F, l’activation de FAK et la sécrétion d’insuline en réponse au GIP, sans affecter les réponses au GLP-1, au TZP ou au MAR. Le GLP-1 active ERK1/2 et CREB uniquement en présence d’ARRB2, alors que l’activation des ERK1/2 et CREB par le GIP et le MAR est indépendante d’ARRB2. En absence d’ARRB2, le TZP active ERK1/2 mais pas CREB. En conclusion, nous rapportons qu’ARRB2 joue des rôles distincts dans la régulation de la signalisation du GLP-1R et du GIPR, et que sa diminution dans un contexte pathologique tel que le DT2, présente des conséquences sur la fonction des cellules β. Il est donc important d'évaluer les voies de signalisation engagées par les agonistes (biaisés/doubles) nouvellement générés pour des fins thérapeutiques.