Thèse en cours

Quantification de la distribution des vitesses d’écoulement dans l’aquifère fracturé de la craie de Champagne par multitraçages élémentaires et isotopiques

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Accès à la thèse

AttentionLa soutenance a eu lieu le 17/11/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Loïs Dufour
Direction : Sophie Violette
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'environnement
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 17/11/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre et de l'environnement et physique de l'univers (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Géologie de l'Ecole Normale Supérieure
Equipe de recherche : LRC Yves Rocard - ENS/CEA
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure
Jury : Président / Présidente : Éric Pili
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Violette, Christelle Marlin, René Therrien, Jérôme Fortin, Anne Jost, Florent Barbecot
Rapporteur / Rapporteuse : Christelle Marlin, René Therrien

Résumé

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D'un point de vue hydrogéologique, l'aquifère de la Craie est connu comme un « double-milieu », car l'eau y circule simultanément dans les fractures et dans la matrice poreuse. L'objectif de la thèse est d'améliorer la compréhension de l'écoulement de l'eau et du transport de traceurs dans une zone de 10 km², dans une formation de Craie du Crétacé supérieur située en Champagne, et présentant une forte hétérogénéité de fracturation. Elle cherche en particulier à répondre à deux questions : - Comment se distribuent les vitesses d'écoulement et de transport dans cette zone ? - Quel est le rôle joué par la fracturation sur ces vitesses ? Pour répondre à ces questions, nous employons principalement quatre méthodes : des estimations des temps de résidence de l'eau par l'étude de traceur environnementaux, des développements analytiques fondés sur une conception théorique des processus physiques en jeu, des traçages artificiels en nappe, et de la simulation numérique réalisée à l'aide du code hydrogéologique MÉTIS. Des études préalables à la thèse s'appuyant sur des diagraphies et des essais de pompages, avaient déjà mis en évidence l'hétérogénéité de la fracturation et ses effets sur la conductivité hydraulique : celle-ci varie de 10^-8 m/s au niveau des collines à 10^-3 m/s au fond des vallées – ce au sein d'une même formation géologique. La datation des eaux, réalisée à l'aide de plusieurs traceurs de datation (CFC-12, tritium, krypton-85, rapport tritium/hélium) a montré que les temps de résidence dans l'eau de nappe sont en premier lieu contrôlés par la profondeur du prélèvement. Avec des temps de résidence allant de 10 ans en surface de la nappe, à 80 ans pour le prélèvement le plus profond. Deux traçages artificiels ont été réalisés. Le premier, en zone peu fracturée, a montré une vitesse naturelle d'advection du traceur de 0,5 m/an ; le second, en zone fortement fracturée, a montré une vitesse de 8 m/jour, soit 6000 fois plus rapide, ce qui démontre un impact très important de la fracturation sur la vitesse de transport. Enfin, nous avons utilisé Métis pour simuler l'écoulement et le transport. En ce qui concerne l'écoulement, les ajustements de la conductivité hydraulique et des propriétés de rétention dans la Craie à l'aide des chroniques piézométriques sont cohérents avec les observations de terrain. Ainsi les oscillations piézométriques sont fortement amplifiées (>10m) du fait de la très forte rétention capillaire dans la Craie non saturée – un phénomène contre-intuitif au premier abord, mais dont nous expliquons les mécanismes. En ce qui concerne le transport, le modèle a permis de mettre en évidence des phénomènes de mélange, en particulier dans la zone plus fracturée en aval de l’écoulement, où les eaux d’origine météorique se déplaçant vers le bas rejoignent les eaux souterraines se déplaçant horizontalement. La quantification de ces phénomènes de mélange éclaire l’interprétation des données géochimiques. Nous pouvons finalement conclure sur des vitesses d'écoulement essentiellement comprises entre 0,3 et 45 m/an (1er et 9ème déciles des résultats du modèle), avec un effet très visible des fractures aussi bien sur l'écoulement que sur le transport.