Corps, espace et numérique : les potentialités queer contemporaines dans la constitution de contre-espaces politiques. Etudes ethno-graphiques 360° au Brésil et en France
Auteur / Autrice : | Jordan Fraser Emery |
Direction : | Jacques Ibanez Bueno, Arley Andriolo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'Information et de la Communication |
Date : | Soutenance le 06/12/2024 |
Etablissement(s) : | Chambéry en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale cultures, sociétés, territoires (Chambéry ; 2021-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Langages, littératures, sociétés, études transfrontalières et internationales (Chambéry ; 2013-...) |
Jury : | Président / Présidente : Hafida Boulekbache |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Jahjah, Leny Sato | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Maria Elizabeth Antunes Lima, Philippe Bonfils |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse explore et étudie les potentialités critiques des corporéités queer, articulées autour de deux dimensions principales : un potentiel sémiotique et poétique d'illisibilité des corps genrés, et un potentiel phénoménologique de désorientation des espaces hétéronormés. Ces potentialités, envisagées comme des capacités de dénaturalisation du genre et de mise en question de l'ordre social, se déploient aussi bien en ligne que hors-ligne dans l'espace urbain. Dans le contexte occidental de l'organisation néolibérale du capitalisme, caractérisé par une « iconomie » de la visibilité et l'exploitation des subjectivités, la thèse tente également de questionner le paradoxe d'une reconnaissance sociale qui peut simultanément servir les logiques d'intégration mercantile et politique. La recherche s'ancre dans des études « ethno-graphiques » de situations construites par des artistes au Brésil et en France. Ces observations filmées grâce à un appareillage vidéographique permettent de documenter et d'étudier les expériences perceptives et spatiales où se joue la constitution de « contre-espaces politiques » : des espaces furtifs et in/visibles de subjectivation et d'émancipation dans deux pays marqués par des problématiques d'existences des populations LGBTQ+. Cette approche immersive offre un regard situé qui se propose notamment de réfléchir, dans une démarche féministe, aux apports scientifiques de la caméra 360°, qui permet de récolter des données sur un terrain sans effacer le corps du chercheur. Conséquemment, les restitutions visuelles de la recherche, sous la forme d'un court-métrage et d'une expérience en réalité virtuelle, proposent une transmission scientifique au-delà de l'écrit, une manière de penser avec les images par un travail de l'image.