Thèse soutenue

Mieux comprendre les populations de tortues vertes, Chelonia mydas, en Polynésie française par des approches génétiques.

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Auteur / Autrice : Violaine Dolfo
Direction : Serge Planes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations, génétique et éco-éthologie
Date : Soutenance le 16/06/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Moorea, Polynésie française ; Perpignan)
Jury : Président / Présidente : Claude Miaud
Examinateurs / Examinatrices : Serge Planes, Claude Miaud, Marc Girondot, Cécile Fauvelot, Emilie Boissin, Pablo Saenz-Agudelo
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Girondot, Cécile Fauvelot

Résumé

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La tortue verte (Chelonia mydas) est une espèce migratrice menacée dont les femelles pondent sur leur plage de naissance. Ce comportement de natal homing conduit à l'émergence de populations génétiquement différenciées. La Polynésie française est une zone de ponte et de forte diversité génétique pour cette espèce, et se situe au centre de sa répartition dans l'océan Pacifique, mais aucune étude n'a dressé l'état des lieux des populations sur ce territoire jusqu'à présent. Cette thèse caractérise les populations de tortue verte en Polynésie française par des approches génétiques complémentaires utilisant des marqueurs ADN mitochondriaux et nucléaires sur plus de 1500 individus échantillonnés entre 2008 et 2021.Dans un premier temps, ce travail se focalise sur l'étude de la structure génétique des populations en Polynésie française et sur leur connectivité avec les autres populations du Pacifique. Deux populations distinctes avec une faible différenciation génétique ont été identifiées sur le territoire avec le marqueur mitochondrial utilisé, correspondant à des zones de ponte situées dans les parties Est et Ouest de l'archipel de la Société. Avec ce même marqueur, une isolation génétique par rapport aux autres populations du Pacifique a été mise en lumière, ainsi que l'origine locale des juvéniles présents sur le territoire. Dans un deuxième temps, une structure génétique plus complexe, composée de trois populations et sans lien avec une organisation spatiale ni avec la structure mitochondriale, a été détectée avec les marqueurs nucléaires microsatellites. Les facteurs conduisant à une telle structure restent à ce jour inexpliqués et plusieurs hypothèses sont discutées. Enfin, les stratégies de reproduction ont été étudiées sur l'île principalement échantillonnée, Tetiaroa. Le génotypage de nombreux individus sur les marqueurs microsatellites couplé à des analyses de parenté, ont permis de mettre en évidence un taux de consanguinité élevé sur cette île, des choix de reproduction non aléatoire, et une certaine plasticité dans les comportements reproducteurs attendus pour l'espèce. Ces éléments permettent une meilleure compréhension du fonctionnement des populations de tortue verte en Polynésie française, et pourront venir en appui aux décisions de gestions mises en place par la Direction de l'Environnement de Polynésie française.