Apprentissage et modélisation statistique en médecine du sommeil : du diagnostic au traitement
Auteur / Autrice : | Fanny Bertelli |
Direction : | Nicolas Molinari, Eric Matzner-lober |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biostatistique |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 22/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IDESP - Institut Desbrest dEpidemiologie et de Sante Publique |
Jury : | Président / Présidente : Frédérique Gagnadoux |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Molinari, Jean-Christian Borel, Eric Matzner lober, Dany Jaffuel, Caroline Mollevi, Sébastien Bailly, Trzepizur Wojciech | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sébastien Bailly, Trzepizur Wojciech |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le syndrome dapnées et dhypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) se caractérise par la survenue, pendant le sommeil, dépisodes anormalement fréquents dinterruptions de la ventilation (apnées), ou de réductions significatives de la ventilation (hypopnées). La définition de la sévérité du SAHOS repose sur deux composantes du syndrome : la somnolence diurne et lindice dapnées-hypopnées (IAH). LIAH est un index du nombre dévènements respiratoires de type apnées ou hypopnées par heure de sommeil et est estimé en sommant le nombre dapnées et dhypopnées réalisées au cours de la nuit divisé par le temps de sommeil total (TST). Les évènements respiratoires et le TST sont estimés par un examen nommé polysomnographie (PSG) qui est considéré comme lexamen Gold Standard pour le dépistage du SAHOS. Cependant, cet examen est couteux, difficilement accessible avec de longs délais dattente malgré une prévalence estimée mondialement à 1 milliard de personnes. Une simplification du diagnostic a été mise en place avec des appareils de diagnostic moins couteux, plus accessibles et utilisables au domicile du patient mais dont la principale limite est la surestimation du TST et par conséquent des faux négatifs du patient. Cette surestimation du temps de sommeil sexplique notamment par labsence, dans les appareils simplifiés de type polygraphie, de lexamen délectro-encéphalographie (EEG) permettant lanalyse de lactivité cérébrale, cette dernière étant nécessaire au codage des stades de sommeil selon les critères de codage de lacadémie américaine de médecine du sommeil. Dans un premier temps, ce travail de thèse a eu pour objectif de tester la capacité des EEG seuls à prédire les stades de sommeil et par conséquent le TST. Une analyse fréquentielle à laide de lanalyse de Fourier est appliquée aux signaux EEG et la prédiction des stades de sommeil est réalisée à laide dalgorithmes de machine learning. Les différents modèles ont été entrainés par validation croisée sur une base d'entrainement contenant l'ensemble des patients de la base excepté celui à prédire. La meilleure classification des stades de sommeil parmi celles des algorithmes testés ne permet pas une classification robuste, notamment pour les stades 1 et REM avec des Kappas inférieurs à 0.2. Lestimation du temps de sommeil par les EEG seuls est statistiquement différente du gold standard avec une surestimation moyenne de 37.3 ± 46.0 minutes (p = 0.007) ce qui nest pas en faveur de lutilisation des EEG seuls pour lévaluation du TST. La deuxième partie de ce travail de thèse a consisté à optimiser la performance du mono signal de mouvement mandibulaire (MM) pour mesurer le TST : ce signal a déjà prouvé sa capacité le temps de sommeil mais à travers dautres algorithmes notamment de deep learning. Dans cette thèse, la classification optimale des époques en Veille/Sommeil a été réalisée par lalgorithme de machine learning Lasso. Les résultats obtenus sont satisfaisants: il nexiste pas de différence significative en termes de temps de sommeil entre lestimation par le MM et celle de la PSG (-7.8 ± 81 min, p = 0.636). Ces performances sexpliquent notamment par une meilleure détection des éveils intra nuits avec un plus grand F1 score que les EEG seuls (+0.135, p = 0.001). Dans une étude pilote, ce nouvel algorithme de calcul du temps de sommeil par le MM est associé à une classification correcte de la sévérité des patients pour 92% dentre eux (IAH≥15/h versus IAH <15/h). Ce travail de thèse plaide donc en faveur de lutilisation du mono signal de MM plus que du mono signal EEG pour estimer le TST dans un contexte de diagnostic de SAHOS. Ainsi, la demande croissante alimente la nécessité de développer des outils plus simples mais plus performants pour évaluer les événements respiratoires et la durée du sommeil. Notre étude contribue à lamélioration des résultats obtenus avec des appareils déjà utilisés et, à terme, à lavancement du diagnostic simplifié du SAHOS.