Thèse en cours

Dynamique et disponibilité du phosphore: cas d'un sol ferrallitique malgache

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 19/04/2018. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Manitranirina Henintsoa
Direction : Thierry BecquerLilia Rabeharisoa
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 19/04/2018
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro en cotutelle avec Université d'Antananarivo
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EcoSols - Ecologie fonctionnelle et biochimie des sols
Jury : Président / Présidente : Jean-Chrysostôme Randriamboavonjy
Examinateurs / Examinatrices : Heriniaina Ramanankierana, Michel-Pierre Faucon, Bodovololona Rabary, Christian Morel, Jean Trap, Lilia Rabeharisoa, Thierry Becquer
Rapporteurs / Rapporteuses : Heriniaina Ramanankierana, Michel-Pierre Faucon

Mots clés

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Résumé

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Le phosphore (P) est un élément essentiel pour toute forme de vie aussi bien animale que végétale. Pour les végétaux, la seule source de P est le sol. Cependant, dans le sol, le P est très peu disponible puisqu’il est très souvent fixé par les oxyhydroxydes de Fe et d’Al ou précipité par les minéraux primaires (Al-P, Fe-P, Ca-P) limitant ainsi les prélèvements de P par les plantes. En condition de déficience en P, les racines des plantes ont la capacité de secréter des anions organiques, dont le citrate, capables d’améliorer la disponibilité du P du sol. Ainsi, une extraction avec différentes concentrations de citrate (0 - 500 µM) a été réalisée sur un sol ferrallitique. Une première série a été réalisée à basse température (2°C), une seconde série à température ambiante (25°C) et une troisième à température ambiante avec ajout supplémentaire de glucose et de nitrate comme source de C et de N. L’apport de C et N avait pour but d’intensifier l’activité microbienne. Les résultats ont montré que la disponibilité du P augmentait avec la concentration de citrate car ce dernier a permis la dissolution du PO4 adsorbés sur les minéraux. A 25°C, l’activité microbienne était encore faible alors que l’ajout de C et de N l’a intensifié et a entrainé une immobilisation du PO4 jusqu’à 20 µM de citrate. Toutefois, les résultats ont montré que la disponibilité du P était principalement contrôlée par les processus géochimiques. Etant donné que ces anions organiques sont secrétés par les racines, ces dernières sont donc capables de modifier la physico-chimie de la rhizosphère. Pour mettre en évidence les effets des racines des plantes sur la mobilisation du P dans le sol, du riz et du haricot ont été cultivés en association sur un dispositif expérimental au champ et les paramètres physico-chimiques de la rhizosphère de ces deux plantes, notamment le P disponible, ont été comparés avec ceux du bulk soil. Le riz et le haricot ont été soumis à deux facteurs dont un apport annuel de P minéral sous forme de TSP équivalent à 0, 5, 10, 20 et 50 kg P ha-1 et un apport annuel de P organique sous forme de fumier équivalent à 20 kg P ha-1. Ces deux facteurs ont été combinés. L’expérimentation a été réalisée durant 3 années successives et chaque traitement a été répété 4 fois. Des prélèvements annuels de sols rhizosphériques de riz et de haricot et de bulk soil sur chaque traitement ont été réalisés au stade floraison du haricot et des analyses physico-chimiques de ces échantillons de sol ont été effectuées. Les résultats observés ont montré que les racines des deux plantes ont amélioré la disponibilité du P car elles ont mobilisé deux fois plus de P inorganique (Pi) par rapport au bulk soil. Elles ont aussi alcalinisé la rhizosphère. Cette alcalinisation pourrait être liée à l’excrétion d’anions OH- occasionnée par l’absorption de plus d’anions (ici le nitrate) que de cations. L’alcalinisation a donc eu pour conséquence l’augmentation de la disponibilité en P dans la rhizosphère des deux plantes. Cette augmentation du P disponible pourrait aussi résulter de la sécrétion d’anions organiques ou la sécrétion d’enzymes phosphatasiques qui peuvent mobiliser du P. Le TSP apporté a significativement amélioré le P disponible du sol. Par ailleurs, les résultats sur le rendement du riz et de haricot de ce même dispositif expérimental ont montré que l’apport de TSP n’a eu d’effets sur le rendement des deux cultures que si l’on apporte du fumier (une source de N) et son apport a doublé le rendement des deux cultures. La teneur en P contenu dans les deux plantes n’a aussi été affectée par la dose croissante de TSP qu’avec un apport de fumier. La teneur en N des plants de riz et haricot n’ont par contre pas été affectée ni par la dose de TSP ni par l’apport de fumier, c’était leur biomasse aérienne qui avait été significativement affectée par l’apport de fumier en troisième année d’essai.