Thèse soutenue

Capacité des halophytes de bord de mer de Nouvelle-Calédonie à fixer les éléments traces- métalliques (ETMs) : applications potentielles à la phytoremédiation bioaugmentée

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Auteur / Autrice : Pauline, Nicole Bonaventure
Direction : Valerie Burtet-SarramegnaLinda GuentasHamid Amir
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des organismes
Date : Soutenance le 07/11/2023
Etablissement(s) : Nouvelle Calédonie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale du Pacifique (Faaa)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Agence universitaire de la francophonie - Institut de Sciences exactes appliquées (Université de la Nouvelle-Calédonie ; 2017-..)
Entreprise : CNRT Nickel et son Environnement
Fondation : Labex corail
Jury : Président / Présidente : Claude-Elisabeth Payri
Examinateurs / Examinatrices : Hamid Amir, Claude-Elisabeth Payri, Emile Benizri, Sylvain Bourgerie, Tahar Ghnaya
Rapporteurs / Rapporteuses : Emile Benizri, Sylvain Bourgerie

Résumé

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Située au Nord-Est de l’Australie, la Nouvelle-Calédonie détient le quart des ressources mondiales de nickel. Sous l’effet de l’érosion et de l’activité minière, les sols et substrats ultramafiques, riches en éléments-traces-métalliques (ETMs), sont source d’une contamination importante des zones de bassins versants par du Nickel (Ni), du Cobalt (Co), du Chrome (Cr) et du Manganèse (Mn), en particulier dans les estuaires en aval des zones d’exploitation minière. Ces ETMs sont potentiellement toxiques pour les écosystèmes côtiers et marins, ainsi que les humains. Pour une société insulaire dont l’économie est en grande majorité portée par le secteur du Nickel, les activités liées à la mer et la santé des populations peuvent être dramatiquement impactées. Dans ce contexte, la phytoremédiation, utilisant des plantes accumulatrices d’ETMs, est depuis plusieurs années reconnues comme étant une solution écologique, peu onéreuse et efficace pour dépolluer les sols contaminés. De plus, l’association des plantes à certains microorganismes peut augmenter l’efficacité de cette technique : c’est la « phytoremédiation bio-augmentée ». Les plantes s’associent fréquemment à des microorganismes promoteurs de leur croissance et pouvant réduire le stress métallique auquel elles sont exposées. Les halophytes, des plantes colonisant les milieux salins dont les bords de mer, et leurs microorganismes associés sont connus pour leur fort potentiel dans cette perspective. L’objectif de ce travail de doctorat a été d’explorer le potentiel de deux halophytes de bord de mer de Nouvelle-Calédonie, Suaeda australis et Sesuvium portulacastrum, en association ou non avec des microorganismes, dans la phytoremédiation bio-augmentée des estuaires de Nouvelle-Calédonie impactés par les ETMs. Ces deux espèces sont trouvées sur des estuaires contaminés. L’hypothèse de ce projet s’inscrit dans l’idée que ces deux espèces pourraient efficacement extraire ou stabiliser au niveau des racines les formes mobiles de Ni, Co, Cr, et Mn et que l’utilisation de microorganismes associés pourrait améliorer la technique. Ce manuscrit se structure autour de trois grandes étapes expérimentales: l’évaluation des capacités d’accumulation des ETMs chez les deux espèces en fonction de divers paramètres potentiellement déterminant en contexte salin (chapitres 2 et 3), une recherche et une sélection en laboratoire de microorganismes associés aux racines des deux halophytes promoteurs de la croissance, résistants aux ETMs et aux fortes concentrations salines (chapitre 4); l’évaluation en serre des effets promoteurs de la croissance de souches fongiques sélectionnées en présence d’ETMs chez S. australis (chapitre 5). Les résultats montrent de bonnes aptitudes de ces deux halophytes, à concentrer les ETMs en particulier dans les racines, en conditions salines. En particulier, S. australis peut accumuler des concentrations totales en Ni, Co, Cr et Mn de l’ordre de 4775 mg.kg-1 dans les racines. D’autre part, des endophytes fongiques septés sélectionnés sur la base de tests PGP et de résistance aux ETMs effectués en conditions in vitro ont montré des tendances à la bio-augmentation de l’extraction des ETMs en à peine 4 mois d’inoculation chez S. australis et S. portulacastrum sont des espèces halophiles dominantes dans les milieux de bord de mer de Nouvelle-Calédonie. Ces travaux suggèrent un potentiel prometteur de ces deux espèces dans la phytostabilisation des ETMs l’interface terre-mer.