Un passé dépassé ? Les mémoires protestantes des guerres de Religion (vers 1685-vers 2022)
Auteur / Autrice : | Laurent Ropp |
Direction : | Céline Borello |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire et Civillisations: Histoire des mondes modernes |
Date : | Inscription en doctorat le 20/09/2019 |
Etablissement(s) : | Le Mans |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Mots clés
Résumé
Contrairement à la Saint-Barthélemy, les guerres de Religion du XVIe siècle (1562-1598) représentent une séquence chronologique embarrassante pour les protestants français. En effet, le soulèvement des nobles huguenots et les cruautés perpétrées par des calvinistes ne permettent pas aux héritiers de la Réforme de considérer leurs pères uniquement comme des croyants héroïques persécutés pour leur foi. Dans la continuité des recherches récentes sur l’image des troubles et la mémoire protestante, notre enquête vise, pour la première fois, à comprendre, dans la longue durée, la manière dont les successeurs des calvinistes du XVIe siècle font face à cette période complexe. Centrée principalement sur les réformés de France et de la diaspora, notre recherche intègre également les protestants plus récemment installés dans le pays de Calvin (luthériens et évangéliques) car certains d’entre eux se perçoivent comme les fils des huguenots. De la décennie 1680, marquée par la réactivation du souvenir des conflits à l’occasion de la révocation de l’édit de Nantes, au quatre-cent-cinquantième anniversaire de la Saint-Barthélemy (2022), cette étude a pour objectif de réfléchir à la manière dont les enjeux du présent influencent les représentations protestantes des guerres de Religion. Fondée principalement sur des récits historiques, des allocutions et sermons commémoratifs, des essais philosophiques et politiques, des périodiques et une enquête, elle permettra d’identifier la chronologie et les facteurs des réactivations du souvenir des affrontements et de leur oubli. Elle examinera aussi la construction de l’historiographie protestante des guerres du second XVIe siècle et la pluralité des mémoires en France et au sein de la diaspora huguenote. Finalement, au-delà du champ de l’histoire religieuse, cette thèse apportera une contribution à l’étude du souvenir des guerres dans une perspective transnationale et le temps long. Elle permettra également de réfléchir au poids du présent sur l’écriture et les usages de l’histoire.