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Les yeux du blocus - Le contrôle postal et télégraphique français et britannique dans le cadre du blocus des Empires centraux au cours de la Première Guerre mondiale

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 24/06/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Michel Trentadue
Direction : Annette Becker
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire des mondes modernes
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 24/06/2024
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des Arts et des Représentations
Jury : Président / Présidente : Olivier Forcade
Examinateurs / Examinatrices : Annette Becker, Annick Lacroix, John Horne, Clotilde Druelle-korn, Pierre Purseigle
Rapporteurs / Rapporteuses : Clotilde Druelle-korn, Pierre Purseigle

Résumé

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Les yeux du blocus Le contrôle postal et télégraphique français et britannique dans le cadre du blocus des Empires centraux au cours de la Première Guerre mondiale L’expression « les yeux du blocus » apparait dans un rapport rédigé en 1919 par le service en charge du contrôle postal londonien au sein du War Office. Elle désigne une organisation qui, en France comme en Grande-Bretagne, est en charge d’intercepter, traiter et exploiter, la correspondance postale et télégraphique internationale. Il s’agit en l’occurrence des informations issues des milieux commerciaux et financiers, susceptibles d’aider au blocus des Puissances centrales. Cette thématique a été totalement méconnue par l’historiographie, pourtant riche, de la Grande Guerre. Elle fait ici l’objet d’une étude comparative entre la France et la Grande-Bretagne. Cette action engagée par les Alliés, s’appuie sur la domination, par la Grande-Bretagne, des moyens de communication postaux et télégraphiques à l’échelle du monde. En 1914, la conception de ce type d’intervention, conduite par les militaires, est encore peu ou pas développée par la France et la Grande-Bretagne. Ce n’est qu’à la suite de l’offensive sous-marine allemande du début 1915, que le renforcement du blocus engagé par les Alliés incite ces derniers à se doter de moyens d’information fiables. Celle-ci est obtenue par la saisie et la prise de connaissance des correspondances commerciales et financières des ressortissants ennemis ou neutres. Le contrôle postal et télégraphique pose une problématique juridique importante que les Alliés parviennent à contourner. Les difficultés sont également politiques avec une confrontation dans les deux pays entre les militaires et les diplomates. Les premiers résultats obtenus fin 1915 sont limités mais encourageants. L’année 1916 est cruciale pour le contrôle dont le développement est favorisé par une orientation plus ferme des intentions britanniques dans le cadre du blocus. Divers aménagements permettent aux deux Alliés de rendre leurs dispositifs plus efficaces. Les services se constituent de façon structurée faisant une large place à l’expertise. Les différences d’organisation entre les deux pays : un modèle centralisé faisant appel à des personnels civils et féminins pour les Britanniques face à des services déconcentrés peuplés de militaires pour les Français, ne remet pas en cause l’homogénéité des dispositifs. Sur le plan opérationnel, le contrôle sert le blocus par des interventions directes sur les opérations de blocus mais aussi par l’information qu’il délivre. Les années qui suivent se caractérisent par l’adaptation des dispositifs de contrôle. Cette faculté est mise à profit vis-à-vis d’évènements majeurs de l’année 1917. Face à la seconde offensive sous-marine allemande, le contrôle joue un rôle de témoins face aux conséquences des attaques de la marine impériale. Dans le cadre de l’entrée en guerre des États-Unis, le contrôle est sollicité à titre pédagogique. Lors du blocus grec, il a un rôle politique. En 1918, il s’agit de conforter les dernières alliances pour accroître l’efficacité du dispositif, notamment en Europe et dans les liaisons dans l’Atlantique. Lors de la période intermédiaire séparant la signature des armistices de celle des traités de paix, le blocus est maintenu, le contrôle également, malgré les pressions exercées par les Américains. La fin du conflit entraine la dissolution des services. Cette thèse permet de reconnaitre les apports du contrôle dans le cadre du blocus mais également face à de nombreux autres domaines économiques mais aussi politiques, juridiques, voire sociaux.