Le droit international face aux menaces transnationales contre la paix et la sécurité des Etats du Africains:le cas du terrorisme
Auteur / Autrice : | Cedric Sakande |
Direction : | Mathias Forteau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 07/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de droit international (Nanterre) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Thème : Le droit internationl face aux menaces transnationales contre la paix et la sécurité des états des Etats Africains : le cas du terrorisme La naissance dun mouvement terroriste nest pas le fruit du hasard et elle peut être sinon provoquée du moins par laction de certains facteurs. Six de ces derniers jouent un rôle particulièrement important : les facteurs idéologiques et religieux, les facteurs sociologiques et culturels, les facteurs nationaux et ethniques, le contexte politique et socio-économique, enfin les influences extérieures. Le continent Africain regroupe plusieurs foyers du terrorisme qui ont été créés à cause dun ou de la réunion de ces facteurs. Au Maghreb par exemple, le terrorisme est alimenté par des groupes prônant un islamisme radical. Au cours des années quatre-vingt-dix, le Groupe Islamique Combattant en Lybie (GICL), fondé par Abou Laaith al-Libi, a provoqué une rébellion en Cyrénaïque. Le colonel Mouammar el-Kadhafi, qui avait été victime dune tentative dassassinat de la part des islamistes, lança contre ces derniers une vaste offensive en 1996 et bombarda la ville de Derma qui était leur place forte. De nombreux opposants ont été exécutés ou emprisonnés. Après la chute de Kadhafi, les islamistes les plus radicaux ont reconstitué des réseaux clandestins dont le plus important est Ansar-al Charia11. En Algérie , les deux mouvements principaux étaient le Mouvement pour un Etat Islamique (MEI) basé dans les zones rurales et le mouvement islamique armé (MIA) .En octobre 1992 les différentes factions se regroupèrent au sein du groupe islamique armé (GIA) qui se structura en neuf régions sur le modèle des zones militaires et qui reprit ou mit en place des réseaux de soutien en Europe , notamment en Grande Bretagne et en France dont le gouvernement était accusé de soutenir le gouvernement algérien . En 1998 Hassan Hattab prit ses distances du GIA et fonda le groupement salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dont le mot dordre était « ni trêve ni négociations ». Il obtiendra le ralliement de Mokhtar Belmokhtar dit le borgne, émir du GIA du sud Algérien. Le GSPC fit ensuite allégeance à Oussama Ben Laden et devient le 25 janvier 2006 Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). En Afrique occidentale, les réseaux terroristes se sont fortement développés car ils y bénéficient de conditions favorables. La Mauritanie fut lun des premier pays à avoir été touché par la vague terroriste. En 2005, un commando monté par Mokhtar Belmokhtar, commandant du GSPC pour la zone sud-ouest de lAlgérie, attaqua le camp militaire de Lemgheity , au nord-est de cette ancienne colonie de lAfrique occidentale Française , près des frontières de lAlgérie et du Mali 13. Ce dernier fut ensuite touché au nord par la vague terroriste sous limpulsion dAbou Zeid. En effet, lAdrar des Ifoghas était devenu un lieu de rassemblement de djihadistes internationaux et un bastion de lAQMI. Dans cette zone furent détenus bon nombres dotages occidentaux dont six français. LAQMI sest également attaqué au Niger ou elle a pris en otage deux diplomates canadiens ainsi que sept employés dAreva à Arlit .Dautre part, elle a enlevé en avril 2010 un bénévole français, Michel Germaneau, tué par ses ravisseurs en juillet, sans doute en représailles dune attaque menée contre une base dAl-Qaïda par les armées françaises et mauritanienne. La corne de lAfrique nest pas en reste en ce qui concerne le mouvement terroriste. Depuis la chute du régime crypto-marxiste de Siad Barre, la somalie a connu une instabilité politique chronique et une détérioration de son économie qui ont favorisé la prolifération des partis extrémistes. Les milices al-shahab (la jeunesse) furent créées vers 2003 et étaient essentiellement composé de vétérans de lAl-Itihad Al-Islam (AIAI) et de la faction la plus dure de lunion des tribunaux islamiques. Elles militaient pour la création dun Etat religieux régi par la charia. Le Soudan quant à lui, a pendant longtemps été une terre daccueil, un fournisseur darmes et un camp dentrainement pour des organisations islamistes tels que le Hezbollah, le Hamas, le GIA algérien, Al-Qaïda et le djihad palestinien. Cet engagement a provoqué une réaction des Etats unis et dIsraël, qui ont bombardé des cibles stratégiques, notamment des usines darmement dans cette ancienne colonie britannique. Outre son soutien aux mouvements terroristes, dautres facteurs ont contribué à altérer limage internationale du gouvernement de Khartoum. Ce dernier à en l'occurrence utilisé des milices, les janjawids, recrutés au sein de tribus arabisées pour réprimer les populations dorigine africaine du Darfour qui sétaient révoltés contre sa domination. Problématique Lutilisation de la terreur comme moyen dexpression au détriment du dialogue engendre dénormes conséquences migratoires, économiques et politiques. Elle peut aussi porter atteinte aux libertés fondamentales, conditions obligatoires pour la garantie de létat de droit et de la démocratie. Malgré le soutien inconditionnel de la communauté internationale, en particulier celui des Etats Unis (avec lexercice « Flintlock ») et celui de la France avec (lopération Serval), dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, le continent noir nest toujours pas en mesure de lutter efficacement contre cette menace. Linsécurité y est de plus en plus grandissante non seulement pour les locaux mais aussi pour les ressortissants étrangers. La question qui se pose de prime abord est relative aux instruments juridiques et mécanismes institutionnels mis en place à l'échelle continentale pour faire face au terrorisme. Il convient de se demander sils sont efficaces et quels sont leurs limites. Il parait aussi important de se demander si lEtat victime dun acte terroriste peut, au nom de la légitime défense, recourir à la force armée. Les Etats Africains sont-ils préparés pour garantir la paix et la sécurité face à la menace terroriste ? Quelles sont les perspectives nationales de lutte contre le terrorisme ? Comment peut-on lutter contre le financement du terrorisme en Afrique ? Lutter contre le terrorisme en sattaquant à son financement est une piste qui semble a priori intéressante pour tenter déradiquer ce fléau car, comme toute activité humaine, le terrorisme a besoin de ressources financières pour atteindre ses objectifs . Quelle est la place de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme en Afrique ? Est-il possible de trouver une solution durable pour mettre un terme au terrorisme en Afrique ? Dans la ligne des attaques dont lONU a été victime en Irak en 2003, lAfrique fournit au terrorisme un champ illimité daction contre le système international actuel et sa nébuleuse humanitaire. Responsables du maintien de la paix, professionnels de laide, agences et organismes internationaux y sont à la fois très apparents, très nombreux et très vulnérables. Cest pourquoi, le sujet présente un intérêt pratique dans la mesure où il permettra dapporter des réponses au problème du terrorisme en Afrique, et sans aucun doute de sauver des vies. Annonce du plan Lobjet de notre travail sera centré dans un premier temps sur lencadrement normatif de la lutte contre le terrorisme (première partie), et dans un second temps sur la recherche dune solution Africaine au terrorisme (deuxième partie).