Les sociétés de la fin du premier âge du Fer dans le Bassin parisien : Approche technologique des assemblages céramiques des habitats ruraux du Hallstatt D2/D3 – LTA (VIe -Ve av. J.-C.)

Early Iron Age societies of Hallstatt D2/D3-LTA in the Paris Basin (6th-5th BC) : A technological approach to ceramic assemblages of settlements contexts

• Auteur / Autrice : Emilie Louesdon
• Direction : Valentine Roux
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Archéologie - Ethnologie
• Date : Inscription en doctorat le 15/12/2016
• Etablissement(s) : Paris 10
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TEMPS

Mots clés

Mots clés libres

Technologie céramique

Premier âge du Fer

Sociétés

Archéologie

Bassin parisien

Technological approch

Early iron age

Societies

Archaeology

Paris Basin

Résumé

Ce travail de thèse se propose d'aborder les sociétés de la fin du premier âge du Fer dans le Bassin parisien selon une approche technologique des assemblages céramiques des habitats ruraux. Il consiste en la détermination des savoir-faire mis en œuvre dans la fabrication des productions céramiques à partir de l'observation des différentes étapes de la chaine opératoire. La finalité est d'identifier des groupes ou entités techniques se rapportant au groupe social producteur. Les aspects chronologiques des assemblages céramiques étant préalablement discutés (Bardel 2012), il s'agit donc de remettre l'Homme au cœur des investigations céramologiques à travers des problématiques d'ordres sociales grâce à une lecture anthropologique des assemblages céramiques (Roux 2010, 2016). Pour ce faire, une quinzaine d'assemblages céramiques ont été sélectionnés en Île-de-France en raison de leur homogénéité chronologique, de leur intérêt typologique ou culturelle ainsi que de leur état général de conservation. Ces ensembles constituent une base d'étude à une échelle micro-régionale afin de caractériser les habitudes techniques pour cette période dans le secteur francilien. Il s'agit de discerner les limites, les frontières, des groupes techniques identifiés à l'aide de comparaisons et études de cas situées en zones limitrophes. Ces comparaisons permettent une appréciation, à l'échelle macro-régionale, de l'étendue des traditions techniques céramiques de la fin du premier âge du Fer. Cette étape chronologique correspondant au Hallstatt D2/D3-LTA pour laquelle nous disposons du plus grand nombre de données pour la période, est marquée par les découvertes d'établissements ruraux formant un véritable réseau d'occupation sur tout le territoire de la zone d'étude. L'archéologie préventive, presque unique pourvoyeuse de ces données, a ainsi vu s'accumuler quantité de mobilier céramique exploité principalement pour leur apport chronologique. Pourtant, la masse d'informations que constitue le mobilier en céramique en fait un acteur majeur de la culture matérielle. Situés en marge des sites aristocratiques qui caractérisent la culture hallstattienne du domaine nord alpin occidental et de leur réseau social hiérarchisé ces établissements ruraux considérés comme autant d'habitats participent d'une organisation dont la complexité reste à définir notamment dans la nature de ses échanges. Ainsi, alors qu'à l'échelle du site la problématique se rapporte à la fonction même du site, son rôle au sein de ce réseau ne peut être appréhendé qu'à partir d'une échelle plus vaste impliquant la mise en place d'un S.I.G. Les enjeux méthodologiques de ce travail sont donc multiples, et outre les apports tant pour la discipline en elle-même que pour sa méthodologie, il s'agit de mettre en évidence des groupes sociaux que définissent des réseaux d'apprentissage et d'ainsi de mieux cerner les populations de la fin du premier âge du Fer dans le cœur du Bassin parisien.

État d'avancement : Les recherches engagées à ce stade concernent des études de cas concernant le secteur de l'Île-de-France (5 assemblages étudiés sur la dizaine sélectionnée à laquelle vient s'ajouter 5 petits ensembles pour études complémentaires) qui ont servi de base pour poser la réflexion méthodologique et ainsi constituer une base de donnée pertinente (cf. fichier joint « inventaire des assemblages »). Concrètement je me suis attachée à observer, identifier et caractériser d'un point de vue technologique les assemblages des sites qui m'étaient directement accessibles en testant différentes possibilités d'enregistrement (sous Excel dans un premier temps) afin de pouvoir constituer véritablement une base de donnée adaptée (sous FileMaker) pour en faire un outil efficace et ainsi augmenter mon efficacité de traitement des données. A ce stade, je fonctionne encore avec trois fichiers : un fichier qualitatif et un fichier quantitatif des groupes techniques par assemblage adjoint d'un troisième descriptif visant à enregistrer chaque vase (NMI). Ce travail doit aboutir très prochainement à la constitution de la base de données dont l'entrée sera le groupe technique et non plus seulement l'assemblage/le site. Je constate à ce stade la forte homogénéité des savoir-faire techniques sur le secteur de l'Île-de-France, qui servira de référentiel pour la zone d'étude, comprenant des productions caractéristiques réparties de manière plus spécifique. Les assemblages sont dans l'ensemble caractérisables d'« homogènes simples à variations d'ordre fonctionnel » (Roux 2016). Les groupes de pâte permettent de distinguer géographiquement des limites non perceptibles par le seul biais des chaînes opératoires de façonnages, finition et décors. Concernant la chaîne opératoire, il ne m'a pas été possible d'observer de manière systématique et précise les étapes d'ébauchage et de préformage. Le façonnage étant, à l'exception de très rares éléments montés au tour, élaboré à partir d'éléments assemblés (colombins). Mes observations de la chaîne opératoire débutent donc essentiellement par l'enregistrement des tailles de colombins ainsi que les modalités d'assemblage de ces derniers. J'ai donc étudié 11 205 tessons environ sur les 38171 tessons environ de l'étude francilienne auxquels vient s'ajouter un assemblage dont je n'ai pu encore finir le comptage mais qui s'avère être conséquents (Lagny 77). Planning prévisionnel : - Fin d'année 2019 : constitution des bases de données ; mise en place du SIG ; Etude de l'assemblage de Lagny (77) pour compléter les données franciliennes ; avancée de la rédaction des parties « bibliographiques » (épistémologie, état de la recherche) ; demande d'un congé pour recherche personnel dans le cadre d'une thèse après de l'Inrap ; - Début 2020 : Achèvement des études des assemblages franciliens et programmation des interventions en centre archéologique de l'Inrap hors Île-de-France (Orléans, Amiens et Passel) : premier et second trimestre ; - Troisième trimestre 2020 : traitement des données recueillis à l'aide des bases de données ainsi que de la documentation graphique et photographique ; rédaction Je pense pouvoir assurer une soutenance pour fin 2021 à condition d'obtenir mon congé de recherche auprès de mon employeur. Contraintes et difficultés rencontrées : Les principales contraintes et difficultés rencontrées sont d'ordre temporel. En effet, j'ai une activité professionnelle à temps plein au sein de l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives comprenant des missions qui peuvent déborder sur mon temps personnel qu'il m'est donc difficile d'organiser de manière très anticipée afin d'établir un planning et rythme de travail concernant la thèse. Il m'est donc malaisé, dans ces conditions, de fournir un travail régulier et constant ce qui justifie un état d'avancement assez peu satisfaisant. Cependant, cet état est à nuancer car il ne reflète aucunement le rythme de travail des années à venir. En effet, il s'agissait justement d'avancer suffisamment mon travail afin de disposer d'assez de « substance » pour pouvoir constituer un dossier de demande de congé spécial dédié au travail de recherche de thèse soumis au Conseil scientifique de l'Institut. Je suis donc inscrite dans un cercle qui je l'espère s'avèrera vertueux puisqu'il m'est difficile d'avancer sans congé dédié mais sans un minimum d'avancée, je ne pourrais prétendre à ce congé. Je me dois également de signaler deux congés pour maternité (2017 et 2019) qui ont bien sûr quelque peu contrarié le planning prévu de demande de ce congé recherche.