Architextes : lorganicisme poétique de Frank Lloyd Wright, Claude Fayette Bragdon et Richard Buckminster Fuller
Auteur / Autrice : | Hélène Lesbros |
Direction : | Hélène Aji |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 30/11/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherches Anglophones |
Jury : | Président / Présidente : Monica Manolescu |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Aji, Thomas Constantinesco, Anne-Pascale Bruneau-rumsey, Klaus Benesch | |
Rapporteur / Rapporteuse : Monica Manolescu, Thomas Constantinesco |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail se propose d'étudier les rapports qu'entretiennent trois architectes américains identifiés comme organicistes au langage et à l'écriture poétique. Frank Lloyd Wright (1867-1959), Claude Fayette Bragdon (1866-1946), et Richard Buckminster Fuller (1895-1983) furent des architectes dont l'oeuvre bâtie constitua au début du XXème siècle un tournant majeur dans la physionomie du paysage construit américain. Ils furent également les artisans de l'émancipation du texte d'architecture de la forme du traité vers une écriture qui se présente comme récit symbolique. Dans ces contes quasi mythiques, en forme d'essais, de prose romanesque illustrée, ou encore de poèmes, il est question du rapport de l'individu américain libre à son environnement, à la démocratie et à l'idée de ce qu'ils nomment « modernité ». Ces textes ont pour ambition de constituer un nouvel ars poetica destiné à sensibiliser l'apprenti bâtisseur aussi bien que les citoyens états-uniens à l'importance des principes fondateurs de l'architecture du Nouveau Monde. Dans cette quête, ils attribuèrent à leur uvre écrite les mêmes vertus qu'à leurs constructions, sur un plan symbolique, mais pas uniquement. Wright, Bragdon et Fuller partageaient la représentation idéale de l'architecte démiurge, à la fois bâtisseur, illustrateur, pédagogue, et parfois thérapeute à l'écoute des maux d'une société entravée par une industrialisation perçue comme brutale, et son corollaire, une urbanisation galopante. Cette thèse interdisciplinaire analysera l'héritage de la poésie dite « organiciste » dans l'architecture moderniste américaine à travers l'étude de plans, de dessins et, de manière centrale et originale, de textes d'architecte, montrant ainsi comment Wright, Bragdon et Fuller ont fondé une esthétique qu'ils voulaient proprement américaine et vernaculaire. Elle permettra également de mettre en évidence le rôle de l'écriture dans le développement et la diffusion des utopies proposées par nos architectes. Ces utopies organicistes ont leurs icônes, comme par exemple la spectaculaire maison Fallingwater que Wright érigea en 1936 au sommet d'une cascade, ou encore la maison écologique dite Dymaxion imaginée par Fuller qui, destinée à être produite en série, fut conçue comme un cocon autonome sur le plan énergétique, pouvant tourner sur elle-même et ainsi permettre à ses habitants de suivre la course du soleil. Utopies politiques et esthétiques, ces constructions étaient destinées à produire aussi bien qu'à incarner le nouveau paysage américain, celui de citoyens libres et égaux. Pour nos trois architectes, l'esthétique organique devait être le renouveau de l'architecture, permettant à l'art de répondre aux conditions esthétiques et politiques inédites de la scène états-unienne.