De la prédiction des effets affectifs de laction à lorganisation du mouvement volontaire
Auteur / Autrice : | Lola Lachaud |
Direction : | Sylvie Martin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du sport et du mouvement humain |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 03/10/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Intéractions Cognition Action Émotion |
Jury : | Président / Présidente : Giovanni De marco |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Martin, Laurence Mouchnino, Christel Bidet-ildei, Lilian Fautrelle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurence Mouchnino, Christel Bidet-ildei |
Mots clés
Résumé
Cette thèse se situe à l'interface de la théorie cognitive du contrôle moteur, issue des neurosciences comportementales, et de la théorie du codage des événements, issue de la psychologie. Elle explore comment l'organisation du mouvement volontaire est influencée par l'anticipation des effets affectifs qu'il est censé produire. Plus précisément, elle s'intéresse à la manière dont le codage affectif de la réponse motrice et de ses effets, influence le comportement moteur et l'activité cérébrale qui en est à lorigine. Nous partons du principe que la direction du mouvement est marquée affectivement : chez les droitiers, une réponse vers la droite, vers le haut ou vers le corps est codée positivement, tandis qu'un mouvement vers la gauche, vers le bas ou loin du corps est codé négativement. Ainsi, si la réponse et ses effets partagent une dimension affective commune, l'anticipation d'un effet affectif (e.g., positif) devrait faciliter la réponse partageant le même code affectif (e.g., vers la droite). Pour tester cette hypothèse, nous avons conçu une tâche dans laquelle les participants effectuent un mouvement de pointage vers une cible, sachant à l'avance que cette action entraînera un effet positif (image plaisante) ou négatif (image déplaisante). Les associations entre la direction et les effets de la réponse ont été manipulées afin de créer des situations de compatibilité et d'incompatibilité affective. Conformément à notre hypothèse, nous observons un allongement des temps de réaction en situations incompatibles. De plus, pour la première fois, nous montrons que le contrôle en ligne de l'action, qu'il soit précoce ou tardif, est influencé par cet effet de compatibilité : la durée des mouvements en situation incompatible est plus longue qu'en situation compatible. Nous présentons également des résultats préliminaires en imagerie cérébrale, montrant que l'activité du réseau pariéto-frontal est modulée par l'anticipation des effets affectifs de l'action (positifs, négatifs, neutres). Nos résultats suggèrent un codage des caractéristiques affectives de la réponse et de ses effets au sein du cortex pariétal postérieur, illustré par une activité accrue en situation dincompatibilité affective. Ces résultats sont discutés à la lumière des théories idéomotrices et cognitives du contrôle moteur, qui apportent des perspectives parfois concordantes, parfois contradictoires. Cette étude permet denrichir le concept de représentation de l'action, central dans l'étude du mouvement volontaire, et aboutit à la proposition dun nouveau modèle de la représentation.