Thèse soutenue

« Un pied dans l'institution, mille pieds dans la rue » : commun, municipalisme et mouvements sociaux pour le droit au logement à Barcelone (2015-2019)

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Auteur / Autrice : David Hamou
Direction : Stéphane Dufoix
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 19/06/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)
Jury : Président / Présidente : Yves Sintomer
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Dufoix, Yves Sintomer, Héloïse Nez, Irene Sabaté Muriel, Paula Cossart, Christian Laval
Rapporteurs / Rapporteuses : Héloïse Nez, Irene Sabaté Muriel

Résumé

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En Espagne, un cycle politique s’est ouvert en 2011, avec les occupations des places publiques qui dénonçaient les conséquences du néolibéralisme et les limites de la démocratie représentative. De nouveaux mouvements sociaux voient alors le jour, revendiquant le droit au logement, les communs urbains, et la démocratisation de la sphère publique. En 2015, des plateformes citoyennes issues de ces mobilisations remportent les élections municipales dans de nombreuses villes, dont Barcelone. Le municipalisme de Barcelone en Commun (Barcelona en Comú) ne vise pas uniquement à prendre le pouvoir, mais à transformer les institutions de l’intérieur, en les soumettant à la participation réelle des citoyens. Si cette ambition s’est heurtée à l’inertie et la structure hiérarchique de la mairie, le municipalisme a aussi été le laboratoire d’une réarticulation entre institutions publiques et mouvements protestataires. Cette thèse de sociologie porte sur la lutte pour le droit au logement à Barcelone, l’expérience d’anciens activistes au sein du gouvernement municipal, et les interactions entre ces deux dynamiques. Elle se fonde sur une enquête qualitative de la Plataforma de Afectados por la Hipoteca (Plateforme des personnes affectées par l’hypothèque, PAH) et de sa lutte contre les expulsions immobilières et le surendettement. Ce mouvement social promeut une auto-institution des droits sociaux qui fait émerger de nouvelles synergies conflictuelles entre le commun et le public. L’enjeu est de « communaliser » la municipalité, en instituant des formes d’intervention directe des plus précaires dans les affaires publiques. L'horizon démocratique du municipalisme consiste alors à renforcer cet autogouvernement collectif, à la fois dans et hors des institutions publiques.