Thèse soutenue

Le rôle des effets perceptifs quantitatifs d’une action dans la construction de couplages perception-action

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Auteur / Autrice : Ronan Guerineau
Direction : Vincent Dru
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du sport et du mouvement humain
Date : Soutenance le 04/01/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire sur les intéractions Cognition, Action, Emotion (2020-... ; Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Lucette Toussaint
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Dru, Lucette Toussaint, Solène Kalenine, François Osiurak, Denis Brouillet, Loïc Heurley
Rapporteurs / Rapporteuses : Solène Kalenine, François Osiurak

Résumé

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Percevoir des objets de grande taille (e.g., des pommes) faciliterait la réalisation de saisie de force, tandis que voir de petits objets (e.g., des fraises) faciliterait la réalisation de saisie de précision. Selon l’approche simulationniste (Barsalou, 2008), cet effet de potentialisation reflèterait la simulation sensorimotrice du concept associé à l'objet perçu, incluant notamment le geste de préhension habituellement associée à cet objet. Dans cette thèse, nous allons défendre une approche alternative qui est celle du codage de la magnitude. Selon cette approche, l’effet de potentialisation résulterait d’un effet de compatibilité entre les codes de magnitude relatifs à l’objet et les codes de magnitude relatifs à la réponse (Proctor & Miles, 2014 ; Heurley et al., 2020).L’objectif spécifique poursuivi a été de mieux comprendre les processus sous-jacents au codage des réponses. Pour cela, nous nous sommes appuyés notamment sur la Théorie du Codage des Évènements selon laquelle l’anticipation des effets perceptifs d’une action influencerait sa réalisation (TEC, Hommel et al., 2001 ; Hommel, 2015, 2019). Pour tester cette hypothèse, le protocole utilisé reprenait celui de Heurley et al. (2020, expérience 4) où la tâche consistait à catégoriser des objets manipulables avec une saisie de force ou une saisie de précision (e.g.,pomme vs fraise) selon la coloration qui leur était appliquée. Les réponses étaient effectuées sans réaliser de geste de saisie mais simplement en pressant des touches de mêmes tailles soit avec la paume de la main, soit avec l’index. Après chacune des réponses un son grave ou aigu était systématiquement produit, chaque type de son était associé à une réponse particulière (e.g., la réponse avec la paume produisait un son aigu). Ce protocole a ensuite été décliné en trois ensembles d’expériences, réunies en autant d’articles. Conformément à notre hypothèse, les résultats confirment le fait que l'effet de potentialisation pourrait découler d’une compatibilité entre les codes de magnitude des objets et des effets perceptifs des réponses. Toutefois, nos résultats ne nous permettent actuellement pas de réfuter la présence d’un processus de simulation motrice dans l’émergence d’un effet de potentialisation. De plus, nos résultats semblent suggérer l’idée que l’intention des participants viendrait moduler la manière dont les différents effets perceptifs produits par les réponses seraient intégrés à leur codage (Memelink &Hommel, 2013 ; Hommel, 1993). La discussion portera donc sur (1) une réinterprétation de l’effet de potentialisation, (2) l’enrichissement de la TEC avec l’hypothèse du codage de la magnitude, et (3) la manière dont de multiples effets perceptifs induits par une réponse sont pris en compte pour moduler leur codage.