Les nécropoles de l'Antiquité tardive à Boulogne-sur-Mer
Auteur / Autrice : | Julie Flahaut |
Direction : | Paul Van ossel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire et archéologie des mondes anciens |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 29/11/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologies et Sciences de l'Antiquité |
Jury : | Président / Présidente : Frédérique Blaizot |
Examinateurs / Examinatrices : Paul Van ossel, Martine Joly, Sofie Vanhoutte, François Rechin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Martine Joly, Frédérique Blaizot |
Mots clés
Résumé
Lhistoire de Boulogne-sur-Mer, appelée Gesoriacum et Bononia dans l'Antiquité, est largement conditionnée par son emplacement côtier. Face à la Britannia, cette position stratégique a conduit à la création d'une flotte romaine permanente, la classis Britannica. Dès la seconde moitié du Ier siècle, la garnison militaire opérait des deux côtés de la Manche, à Boulogne et à Douvres. Elle est mentionnée pour la dernière fois sur une inscription à Arles (CIL XII.686) datant du principat de Philippe lArabe (244-249). Au début du Bas-Empire, la ville subit d'importants changements, notamment une restructuration urbaine et la construction d'une nouvelle enceinte. Bien que Boulogne ne soit pas directement mentionnée dans la liste des fortifications littorales tardives du Litus Saxonicum au IVe siècle, elle reste un point de passage essentiel pour le commerce et les opérations militaires en direction de la Bretagne. Daprès les faits historiques, le port de Gesoriacum/Bononia conserve son rôle stratégique jusqu'au Ve siècle, époque marquée par le départ des troupes romaines de l'île en 411. Les fouilles archéologiques préventives ont permis de préciser le développement urbain de la ville, malgré la rareté et le mauvais état des indices matériels. Cependant, bien que la distribution topographique et la chronologie de la cité antique soient globalement connues, peu détudes se sont intéressées aux pratiques funéraires et aux ensembles funéraires des habitants de Gesoriacum-Bononia. Les principaux cimetières de la cité boulonnaise tracent les limites urbaines, s'étendant au Vieil-Âtre depuis le nord-est du castrum jusquau sud-est, au pied du Val Saint-Martin et du quartier portuaire de Bréquerecque. Quelques aires funéraires isolées ont été identifiées à l'ouest de la cité, mais également sur la pointe de Châtillon, en dehors de la ville sur la rive gauche de la Liane. Ces nécropoles ont été largement explorées au XIXe siècle, contrairement aux sondages ponctuels et aux fouilles réalisées en 1973 et 2007-2008. La documentation primaire des sépultures boulonnaises - synthétisée par Cl. Seillier et R. Delmaire en 1994, ainsi quun pan de la collection archéologique du peintre et érudit L.-G. Bellon et les données de larchéologie préventive - constituent le socle pour le renouvellement des données funéraires de cette cité portuaire. La recherche des structures funéraires a permis de restituer et de rendre accessible près de 400 ensembles funéraires boulonnais du Bas-Empire. Elle s'appuie sur les données de l'archéologie préventive et des collections particulières, et sur plus de 600 artefacts - d'une conservation exceptionnelle préservés pour la plupart au sein des collections archéologiques des institutions muséales des Hauts-de-France, et particulièrement au sein du Musée de Boulogne-sur-Mer. La relecture de données funéraires par le prisme du mobilier (céramique, verre, bijoux en roches noires sédimentaires et petit mobilier), contribue à offrir une vue d'ensemble de l'évolution de Boulogne-sur-Mer au Bas-Empire au travers ce corpus illustré et synthétique. Elle ouvre une fenêtre privilégiée sur une population civile et militaire qui échappe en grande partie aux sources écrites ainsi qu'aux méthodes traditionnelles de l'archéologie.