Thèse en cours

Penser le droit à l’éducation aux droits humains au XXIe siècle. Pour une épistémologie juridique de la complexité

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 08/11/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Pénélope Dufourt
Direction : Véronique Champeil-desplatsEdwige Chirouter
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit public
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 08/11/2024
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Théorie et Analyse du Droit
Jury : Président / Présidente : Albane Geslin
Examinateurs / Examinatrices : Véronique Champeil-desplats, Alexandre Viala, Camille Roelens, Anne-Charlotte Martineau, Edwige Chirouter
Rapporteur / Rapporteuse : Albane Geslin, Alexandre Viala

Résumé

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L’« éducation aux droits humains » (EDH) réfère à l’ensemble des pratiques éducatives qui ont pour objet de transmettre des connaissances, d’acquérir des valeurs ainsi que des compétences qui sont relatives aux droits humains et à leur protection. Dès les années 1990, les Nations Unies ont tenté de canoniser l’EDH en une formation pédagogique universelle par le biais de manuels pédagogiques dédiés. Face à ce constat, cette thèse vise à analyser les fondements épistémologiques sur lesquels repose la construction progressive d’une politique éducative mondiale d’éducation aux droits humains, devenue un droit aux prétentions pluralistes (DNUEDH, 2011). Il s’agit d’interroger les implications politiques d'une tentative d'institutionnalisation d'un modèle d'enseignement du droit international des droits humains (DIDH) par les instances internationales. Or, l’analyse critique de ce nouveau droit est sans équivoque : si le DIDH porte un discours de protection des droits et libertés et d’émancipation, il s’inscrit pour autant au sein d’un ordre juridique dont les principales caractéristiques formelles sont héritées de la culture juridique occidentale. Ainsi, en prenant au sérieux les risques de colonialité du droit à l’EDH, ce travail vise à interroger la façon dont il peut être envisageable de continuer à croire, au XXIe siècle, en un projet qui consisterait à vouloir promouvoir une éducation cosmopolite pour le genre humain. Ce travail propose une conceptualisation théorique du droit à l’EDH comme droit à la « résistance épistémique » qui permet de dévoiler l’existence d’un postulat éthique au fondement d’une visée de décolonialité du droit international. Notre proposition consiste à mettre la pratique du dialogue philosophique (PDP) au cœur d’une reconceptualisation du droit à l’EDH. Cette modalité pédagogique s’appuie sur une épistémologie de la complexité qui reconnaît, d’une part, la dimension affective et faillible de la rationalité humaine et, d’autre part, l’importance du processus délibératif. En cela, les PDP s’apparentent à une éducation de la raison pratique qui semblent être une réponse pédagogique très exigeante à la crise de l’universalisme et de l’autorité du droit et des sciences modernes de notre époque. En s’intéressant au problème tant politique qu’épistémologique posé par le droit à l’EDH et en s’appuyant sur les apports des éthiques du care et des PDP à la mise en œuvre d’une éducation pluraliste et non relativiste, cette thèse contribue à penser les répercussions de la philosophie de l’éducation pour l’enseignement du droit.