Thèse soutenue

Le journal au sérieux : exercices d'anthropologie diaristique

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Auteur / Autrice : Pierre Depardieu
Direction : Albert Piette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 19/06/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Rivoal
Examinateurs / Examinatrices : Albert Piette, Isabelle Rivoal, Dionigi Albera, Catherine Rémy, Éric Chauvier, Monica Heintz
Rapporteurs / Rapporteuses : Dionigi Albera, Catherine Rémy

Résumé

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Quoiqu’il soit l’un des outils fondamentaux de l’ethnographie, le journal (au sens « diaristique » du terme) est aussi très rarement cité dans les textes universitaires et, à quelques rares exceptions près, jamais publié pour lui-même. Il constitue à ce titre un angle mort dans la pratique des disciplines appuyées sur la démarche ethnographique. Pour tenter de remédier à cette situation, ce travail propose des méthodes expérimentales d’exploitation d’un matériau diaristique. Pour y parvenir, choix est fait dans cette thèse de partir d’un journal qu’elle décrit, dissèque, et exploite comme le fondement d’une réflexion épistémologico-méthodologique qui se veut un jalon dans la constitution d’une anthropologie diaristique. Tout au long de cette réflexion, le journal est posé comme une alternative au récit, format omniprésent dans les sciences sociales et défini comme un dispositif textuel téléologique fondé sur le mécanisme de l’intrigue. Ce faisant, l’ambition d’une anthropologie diaristique devient aussi la tentative d’une critique épistémologique des disciplines fondées sur la démarche ethnographique. Le journal choisi pour fonder cette démarche se tient très à la marge de l’écriture universitaire, dans la mesure où il a été rédigé en dehors de tout cadre de recherche. Il a été suscité par un séjour effectué par l’auteur de la thèse durant dix-huit mois à L***, dispositif associatif situé en France, constitué par un ensemble de colocations où cohabitent simultanément des personnes ayant connu la grande précarité et des bénévoles. L’auteur, pris dans cette situation de vie collective, saisit ainsi un journal qui l’amène à s’interroger par contraste sur la puissance déformante de ces pratiques textuelles communes en sciences sociales que sont les récits de tous ordres.