Les étrangers en situation irrégulière et les droits sociaux, une approche comparée France/Etats-Unis
Auteur / Autrice : | Sabah Chaoui |
Direction : | Serge Slama |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 21/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de théorie et d'analyse du droit (Nanterre) |
Mots clés
Résumé
L'objet de cette recherche est d'analyser et de déterminer si les personnes en situation irrégulière peuvent accéder à certains droits sociaux et s'inscrit dans le cadre d'une approche comparée entre la France et les Etats-Unis. A priori, la comparaison entre ces deux Etats n'est pas évidente et il m'a déjà été fait remarquer que comparer ces deux pays revenait à comparer des choses qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre. En effet, ils sont de formes étatiques distinctes (l'un fédéral, l'autre unitaire), sont constitués d'entités et de structures différentes n'appartiennent pas aux mêmes ordres juridiques, n'ont pas le même rapport aux droits international et régional des droits de l'homme ni aux droits sociaux. Malgré ces différences notables, ils ont toutefois pour point commun d'être des ''terres d'immigration'' et ont développé simultanément une réglementation en droit des étrangers. En effet, le début du XXe siècle et notamment la Première Guerre mondiale marquent un tournant pour la France et les Etats-Unis, qui décident tous deux d'abandonner une approche libérale de l'immigration et de restreindre fortement l'accès à leurs territoires. Par ailleurs, ces deux Etats connaissent tout deux le phénomène d'immigration irrégulière, et offrent aux ''sans-papiers'' un sort analogue: un accueil paradoxal, entre rejet et acceptation tacite, variable selon les intérêts politiques ou économiques poursuivis. En réalité, la comparaison entre ces deux Etats, en apparence antagonistes, permet de mettre en exergue les lacunes du droit international des droits de l'homme, auquel adhère la France mais pas les Etats-Unis. En effet, le droit international des droits de l'homme, conçu autour de la nationalité, faillit à la promesse universaliste, ne prévoyant nullement des droits inaliénables pour tous les individus. Par ailleurs, ces deux Etats reflètent l'état du droit international et du droit des autres Etats d'immigration, puisqu'ils n'offrent qu'une protection minimale. Aussi, les étrangers en situation irrégulière, du seul fait de leur irrégularité, bénéficient de droits sociaux appauvris, limités au seuil de survie. Finalement, l'approche comparée entre la France et les Etats-Unis permet de d'envisager des pistes de réflexions différentes de celles avancées en France (généralement droits de l'hommiste).