Thèse en cours

Le sacrifice de la femme comme catharsis. Un deus ex machina entre le mythe, la littérature et la réalité

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 10/01/2025. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Ilaria Calloni
Direction : Christophe Mileschi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations romanes : Italien
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 10/01/2025
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Etudes Romanes
Jury : Président / Présidente : Nella Bianchi ben simon
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Mileschi, Frédérique Dubard de gallarbois, Ghidina Jean-igor, Meazzi Barbara, Busellato Stefano
Rapporteur / Rapporteuse : Frédérique Dubard de gallarbois, Ghidina Jean-igor

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Le sujet de cette enquête repose sur l’idée préliminaire selon laquelle la dimension cathartique de la femme – atteinte par la morte, qu’elle soit figurée ou littérale – représente l’élément capable de rétablir l’ordre constitué d’une communauté fondée sur des lois d’origine patriarcale. Pour démontrer la validité de cette théorie, j’ai entrecroisé, dans une sorte de cercle spatio-temporel, le mythe, la littérature et la réalité; leur fusion et, souvent, leur confusion m’ont permis de retracer la genèse du paradigme originel, c’est-à-dire le lien indissociable entre le sacrifice de la femme et la catharsis. C’est précisément à travers ce paradigme, érigé en métaphore universelle de la grecité, que j’ai pu examiner des figures féminines de la littérature ancienne et de la littérature italienne de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, où se mêlent des figures féminines réellement existantes de nos jours ou qui ont existé. La première partie de la thèse, idéalement inspirée par le mythe, repose sur l’analyse aristotélicienne du théâtre grec exposée dans la Poétique, où l’on trove les concepts de mìmesis et kàtharsis; la focalisation sur ces éléments permet de mettre en èvidence, à travers la tragédie, les archétypes de la pensée, c’est-à-dire les diverses composantes du substrat mythico-symbolique sous-jacent au comportement humain. La prérogative de ces archétypes est une sorte d’immobilité dynamique, puisqu’ils se répètent constamment au cours de l’histoire jusqu’à créer une trame logique entre les différentes époques. Depuis la création de Pandore, Lilith ou Ève, une longue série d’éléments archétypaux définit et cristallise la femme dans un préjugé qui survit au changement: elle représente la destruction du monde édénique masculin; c’est seulement en sacrifiant la créature féminine sur l’autel du bien commun que l’on peut rétablir l’ordre du chaos. Des figures de la littérature ancienne comme Iphigénie et Antigone, habilement transportées dans la littérature moderne et même dans la réalité quotidienne en sont des exemples frappants. Tout d’abord, la théorisation d’une phénoménologie du sacrifice conjointe à l’analyse du mythe sur la race de la femme, puis le concept du tragique comme élément inéluctable de la vie humaine sans oublier la fonction du Chœur dans le tragique ancienne et le tragique moderne – selon la conception kierkegardienne –, l’importance de la conscience réfléchie et du sens de la culpabilité, constituent les fondations sur lesquelles repose la seconde partie de cette enquête. Enfin, après un bref excursus dans le panorama culturel du XXe siècle, on examine des figures littéraires caractérisées par le canon aristotélicien de la vraisemblance pour parvenir, à travers l’approfondissement des archétypes de la féminité, à des portraits de femmes réelles qui peuplent non seulement les romans mais aussi les chroniques judiciaires. Ainsi se succèdent de nouvelles déclinaisons de la femme: le féminicide, la victimisation primaire et secondaire dans l’Italie et la Grèce du nouveau millénaire. Reconstruire l’origine du préjugé, explorer les éléments constitutifs de son immutabilité, sont des outils indispensables non seulement pour comprendre en profondeur la conception selon laquelle la femme est l’objet privilégié du sacrifice, mais aussi pour intervenir efficacement sur les comportements présents et futurs de l’être humain dans son ensemble.