Hybridités Technologiques et Films de Science-Fiction : La sociologie du film pour rendre intelligible la fabrique de regards
Auteur / Autrice : | César Calamel duprey |
Direction : | Pascal Vallet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Inscription en doctorat le 30/10/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sociologie, philosophie et socio-anthropologies politiques |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
De manière synthétique, la thèse défendue dans cette recherche est la suivante : L'analyse esthétique et narratologique d'uvres de fiction dans le cadre d'une sociologie du film concentrée sur un type de personnage particulier rend visible, et donc intelligible, la fabrique de différents regards. Le film, lorsqu'il est considéré comme un « révélateur du visible d'une société » (Pierre Sorlin, 1977), devient tout à la fois réceptacle et vecteur de représentations via, notamment, la construction et l'articulation de récits et de schémas narratifs. Aussi, mon travail s'inscrit dans le cadre d'une certaine sociologie du film (Jean-Pierre Esquenazi, 2007), qui se concentre sur l'uvre elle même en ce qu'elle constitue un « sujet (partenaire) épistémologique [...] » (Florent Gaudez, 1997) pour la sociologie. Je propose une approche esthétique et narratologique d'uvres filmiques à partir d'un positionnement théorique ancré et structuré par des outils et concepts sociologiques couplés à d'autres disciplines (histoire de l'art, sémiotique, psychologie, etc ). Ce travail de recherche vise ainsi à la mise en lumière et l'exploration de la fabrique des regards que nous portons sur le monde. Il s'agit donc d'adopter la posture d'une « phénoménologie de l'expérience filmique » (Vivian Sobchack, 1992) pour faire émerger différents « regards » (au sens qu'entend Iris Brey, 2020) d'une étude de cas centrée sur les représentations des hybrides technologiques (ou « cyborg », notamment tel que l'entend Donna Haraway, 1985) dans un corpus de films. Mon travail de recherche consiste donc à analyser sociologiquement les récits de l'hybridité technologique dans un corpus de films de science-fiction américains contemporains. En étudiant la manière dont on (se) raconte des histoires de cyborgs, c'est-à-dire d'individu présentant visiblement une condition problématique, j'en viens à mettre en évidence la pluralité de nos modes de conceptions de l'individu pris dans ces tensions entre « unicité du moi » et « pluralité de l'être ». Dans ce travail, je propose d'envisager le film, de par les histoires qu'il met en image, comme un objet, un terrain et un outil sociologique dès lors qu'il permet au chercheur d'interroger, de mettre en évidence et de comprendre « ce qui se joue » dans la société. Cette thèse s'articule autour de la problématique suivante : En quoi l'étude des traitements filmiques d'une figure fictionnelle à la corporéité hybride permet-elle d'esquisser une sociologie de la fabrique de regards ? Ce que ce travail de recherche entend rendre intelligible est la propension de certains films à donner « aussi » à voir « autrement », à induire, à proposer de porter un « autre regard » sur le monde.