Thèse en cours

Historicité et présent du discours philosophique après Hegel

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Ioanna Bartsidi
Direction : Emmanuel RenaultGeorg Bertram
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 18/11/2019
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)

Résumé

FR  |  
EN

Au XXe siècle, les perspectives dominantes sur l'historicité affichaient une tendance anti- hégélienne, fondée sur des interprétations critiques de la philosophie de Hegel, voire sur des idées fausses ou sur la méconnaissance de son projet. Le regain d'intérêt actuel pour Hegel, notamment pour la réactualisation de sa Logique, de son ontologie et de son épistémologie post-métaphysiques, n'a étonnement pas eu d'impact significatif sur son histoire de la philosophie. Pourtant c'est l'une des parties les plus volumineuses de sa production intellectuelle, intimement liée à la Logique dans le système et produite pendant la naissance de l'histoire de la philosophie telle que nous la connaissons aujourd'hui (1787-1831). Mon objectif principal est de proposer une réévaluation contemporaine de l'histoire de la philosophie de Hegel, dans le contexte de la disciplinarisation de la philosophie et des sciences historiques aux XVIIIe et XIXe siècles, et en m'inspirant des lectures contemporaines, post-métaphysiques de sa Logique. J'étudie la manière dont nous pouvons répondre, en partant de cette interprétation, à certaines objections adressées à Hegel au XXe siècle, en particulier celles issues de l'herméneutique et du post-structuralisme. Ensuite, je souligne les limites de toute actualisation non-systématique de Hegel, en partant des critiques et re- appropriations de H.-G. Gadamer et M. Foucault. Tout en reconnaissant la nécessité de transcender Hegel dans le paysage intellectuel actuel, il est crucial de reconnaître la pertinence durable de la trajectoire « spéculative » qu'il propose, transcendant le dualisme entre an-historisme dogmatique et historicisme relativiste. Cette approche spéculative reste pertinente, car elle permet à la philosophie d'élucider intérieurement son historicité à travers une histoire philosophique, plutôt que purement historique, de la philosophie et de développer son autonomie comme réflexivité concrète sur son histoire. Mais, si la philosophie est son propre temps exprimé dans des pensées (GW 14,1 : 15), l'histoire de la philosophie de Hegel ne peut pas être actualisée en tant que telle, ni faire l'objet d'un éclectisme. Elle ne peut servir que de base à une théorie post-hégélienne de l'historicité de la philosophie au présent, en osmose avec la socio-histoire intellectuelle, l'histoire des idées et des concepts, l'herméneutique et l'analyse des discours. Par conséquent, en m'inspirant des travaux de Gérard Lebrun sur la philosophie post-kantienne, j'explore les contours d'une approche spéculative post-hégélienne de l'historicité philosophique, en mettant l'accent sur les discontinuités épistémologiques et les continuités dialectiques et critiques au sein des transformations historiques du discours philosophique.