Le sexe au croisement de l'état civil, des droits humains et de la non-discrimination
Auteur / Autrice : | Audrey Boisgontier |
Direction : | Stéphanie Hennette-Vauchez |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de théorie et d'analyse du droit (Nanterre) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le droit ne connaît que des femmes ou des hommes : au-delà de la bicatégorisation sexuelle, le droit ne reconnaît pas la personne. Mentionné à l'état civil, outil juridique de production de la personne, le sexe constitue la personne. Ainsi, aux yeux des autorités médico-légales, les personnes intersexes sont atteintes d'un « désordre du développement sexuel » qu'il convient de corriger dès l'enfance. Leurs corps sont conformés, y compris de manière chirurgicale, selon des normes genrées. Un sexe féminin ou masculin doit leur être assigné à la naissance, sans leur consentement et sans que leur volonté ne puisse jamais l'altérer. Les personnes intersexes représentent donc un véritable défi pour la normativité juridique : parce qu'elle bouscule les fondements mêmes de la construction binaire des sexes, l'intersexuation interroge la définition juridique de la personne. Le présent projet de recherche ambitionne d'analyser l'influence de la bicatégorisation sur le processus d'identification des individus par le droit, et sur la production de normes de genre. Ce faisant, il entend également démontrer qu'en érigeant en norme juridique la binarité des sexes, le droit fragilise le respect des droits fondamentaux des personnes intersexes en les situant en marge de l'ordre juridique. Il affronte alors la question de savoir si et dans quelle mesure le droit peut se départir de cette bicatégorisation, afin de leur garantir le droit à un traitement non-discriminant en tant que minorités corporelles.