Le vivre ensemble à La Réunion : espace public et espace privé, perspective et réalité
Auteur / Autrice : | Elodie Juhoor |
Direction : | Thierry Malbert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Inscription en doctorat le 04/03/2019 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langues, textes et communications dans les espaces Créolophones et Francophones |
Mots clés
Résumé
La problématique : En 2013-2015, lors de mon master 2 Recherche en Sciences de lInformation et de la Communication, je me suis focalisée sur la laïcité dans les espaces publics urbains et les espaces publics médiatiques. Ma recherche pour la thèse portera sur ces deux espaces en intégrant lespace public institutionnel et lespace privé. Sur le thème du vivre ensemble, la problématique repose sur le fait de mettre en évidence tant le multiculturalisme, que la co-existence de diverses identités ethniques et religieuses située sur un même territoire (espace géographique identique : La Réunion) et de pouvoir présenter les liens : linterculturalisme, les coupures (les limites) à la co-existence et à linterculturalisme. En travaillant sur le « vivre ensemble », à travers létude de la population réunionnaise, la recherche mettra aussi en visibilité la diversité sociale de la population. Cette donnée est à prendre en compte dans la création du sens scientifique du concept « vivre ensemble ». Les questions à envisager sont les suivantes : - A partir de ces constats (recherche sur le terrain) pourra-t-on définir « le vivre ensemble » ? Comment est construit le « vivre-ensemble » ? Comment le faire-vivre ? - Comment est-il rendu visible dans ces deux espaces : o Espaces publics : médiatique, urbain et institutionnel o Espaces privés : entreprise et famille - Peut-on parler de « vivre ensemble » dans ces espaces ? Quels sont les règles, les caractéristiques du « vivre ensemble », les limites ? - Existe-t-il un espace privilégiant le « vivre-ensemble » plus quun autre ? Les hypothèses : La Réunion, est vue comme une terre multiculturelle, où règne déjà un « vivre ensemble exemplaire » (MARTIN, 2011 : 20) qui ne serait finalement quun « côte à côte plutôt quensemble » de la « cohabitation » (idem : 23). En effet, de manière macroscopique, la population réunionnaise vit, habite, travaille, agit, sans conflit (ouvert). Ce fait est souvent expliqué de manière commune (sans réel appui théorique) comme un fait normal, puisque souvent lénoncé est le suivant « terre multiculturelle dans laquelle est visible : la diversité ethnique, culturelle, cultuelle ». La conclusion est toujours la même : « cette région dOutre-Mer pourrait être lappui, lexemple à donner pour les institutions nationales et étatiques puisquelle semble paisible ayant des relations apaisées entre les populations ». Nous pouvons nous interroger : - sur la manière dont sest construit ce paradigme, - sur lexistence ou la mise en visibilité du concept de « vivre ensemble » ou sur le concept de la « co-existence » - sur la sociabilisation (interactions entre individus) car dans certains espaces dont les espaces urbains (DELANOË, 2010 : 17-20), et les établissements scolaires (Piniau, 2011 : 10-12), résident la nécessité de mettre en place le « vivre ensemble ». La/les méthodologie(s) utilisée(s) : Comme la écrit le Général de Gaulle dans Mémoires despoir (DE GAULLE, 1970 : 7), la France est une seule nation composée de diversité de peuple. Comment rendre visible luniversalité : une seule nation dans sa diversité de singularité ? et Comment construire lunité que pourrait représenter « le vivre-ensemble » lorsquil existe une diversité de singularité ? Pour répondre à cette interrogation, je morienterai vers létude et lobservation dans un premier temps des terrains que je considère comme des micro-sociétés comme par exemple : les établissements scolaires, les administrations territoriales, les entreprises privées de type PME, ETI, sans oublier les familles habitant à La Réunion. Puis dans un deuxième temps, une fois lanalyse et la synthèse effectuées de cette première partie, je me dirigerai vers létude, et lobservation de la société réunionnaise (population, événements, projets institutionnels, ). Lobjectif étant de comparer et de constater si les règles, les outils, les formes de sociabilité, en quelque sorte le processus de construction du « vivre ensemble » et de son existence sont semblables. Fiche de demande d'inscription en Doctorat Fiche de demande d'inscription en Doctorat 3 / 5 Pour cette recherche de nombreux outils seront à exploiter comme les enquêtes qualitatives et quantitatives auprès dun public sélectionné et auprès dune masse non identifiée, lobservation sur les lieux : espaces publics urbains, institutionnels, et privée : famille et entreprises, la collecte des articles de presse se portant sur des événements culturels, et ou des opinions de lecteurs, Pour étayer cette recherche et la rendre scientifiquement viable, mon appui théorique sera à linstar de la singularité du sujet, très représentatif de la diversité. En effet, je mappuierai sur des recherches et théories provenant des domaines scientifiques suivants : - Les sciences humaines dont : o Les Sciences de linformation et de la communication, o La Sociologie des organisations, o Les Sciences de léducation, - Le Droit et lEconomie, - Les Sciences politiques. Les apports prévisibles de la thèse au domaine de recherche considéré compte tenu de létat de lart : Perspective de la recherche : Cette recherche permettrait de - Définir le vivre ensemble en présentant ce concept comme un concept scientifique et non plus un concept « vulgaire » qualifié de concept fourre-tout, ou bien de concept à la mode, nayant aucune signification, ni aucun sens. - Répondre à cette question : Quels sont les enjeux de la construction et de lexistence du « vivre ensemble » pour : o le politique ?, o léconomie (économique !) ?, o le social ?, o le sociétal = mettre en place des conditions idéales en prenant en compte les 3 environnements suivants : environnemental, social et économique pour le bien de la population réunionnaise ? Dun point de vue plus général, cette recherche permettrait de répondre aussi à cette question : La politique des institutions réunionnaises permet-elle dactiver le lien social et permet-elle de lutter contre les replis identitaires et sociaux ? De plus, cette problématique se situe dans une localisation à la fois régionale, et à la fois nationale car elle répond aussi à un besoin national. Il faut néanmoins encrer une perspective supplémentaire car il faut aussi prendre conscience de leffet de la mondialisation sur la population réunionnaise, « lentrée de la modernité », et dautres limites : comme par exemple « lindividualisation », « le culte de linstantané » conduisent vers une impossibilité du « vivre ensemble » (DELORS, 2010 : 7-10). Et pourtant, comment la population multiculturelle, multicultuelle, de La Réunion, peut-elle vivre, habiter, travailler, agir et interagir, sans conflit (ouvert) ? Grâce aux événements issus du mouvement Gilets Jaunes, ils permettront d'alimenter la recherche sur le vivre ensemble à La Réunion : espaces publics et espaces privés, perspectives et réalités.