Thèse en cours

Modes d’habiter, dynamiques côtières et production d‘un espace littoral transfrontalier chez les Kali’na du bas-Maroni

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Auteur / Autrice : Marquisar, Jeeza Jean-Jacques
Direction : Edward AnthonyMarianne Palisse
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géographie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2019
Etablissement(s) : Guyane
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Diversités, santé et développement en Amazonie (Cayenne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Leeisa

Résumé

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Situé en Amérique du sud, l’espace littoral du bas-Maroni est un territoire original qui tire son nom du fleuve éponyme marquant la frontière entre la Guyane française et le Suriname. En effet, y demeure une population multiculturelle et transnationale dont l’établissement résulte de faits historiques, politiques, et socio-culturels liés aux périodes coloniale et post-coloniale. Cette population multiculturelle issue d’origines diverses et relativement jeune connaît aussi une croissance démographique importante. Parmi cette population se distinguent les amérindiens Kali’na installés de part et d’autre du Maroni dans des villages sur la côte ou le long de cours d’eau côtiers. Leur mode d’habiter, basé sur une mobilité géographique et la propriété collective de la terre, sous-tendait leur organisation sociale et répondait aux changements socio-environnementaux. Toutefois, à partir du milieu du XIXème siècle ce mode de vie se trouve progressivement bouleversée par l’expansion coloniale française et néerlandaise avec laquelle ils doivent composer. Pourtant, les Kali’na continuent de s’approprier et de s’inventer constamment une société propre au sein d’un espace littoral transfrontalier très dynamique du point de vue social et environnemental. En effet, la proximité et l’interaction des milieux maritime, fluviale, estuarien, et terrestre de cette région alimentent une dynamique côtière exceptionnelle principalement sous influence du fleuve Amazone. Cette dynamique côtière se caractérise par la circulation le long de la côte de bancs de vase formés des sédiments rejetés par l’Amazone. Le déplacement de ces bancs vers le nord-ouest jusqu’au delta de l’Orénoque génère sur le littoral une succession de phases d’accrétion et d’érosion d’intensité et de durée variable. La rencontre entre cette dynamique côtière et la présence des Kali’na sur le littoral semble un fait ancien qui ne semble pas leur avoir posé de sérieuses difficultés. Cependant, depuis les années 1950 les changements intervenus dans leur mode d’habiter liés à divers facteurs socio-culturels les poussent à repenser leurs anciennes formes d’adaptation à la dynamique côtière et aux changements socio-environnementaux auxquels ils font face. Dans ce contexte, cette thèse analyse la production de l’espace littoral chez les Kali’na de la région côtière du Maroni. Pour cela, elle articule les modes d’habiter des Kali’na, les conséquences de l’histoire coloniale et post-coloniale, avec les effets de la dynamique côtière. Cette analyse est essentiellement construite sur une ethnographie réalisée dans la commune d’Awala-Yalimapo et dans le resort surinamais de Galibi. Des sources archivistiques, institutionnelles et diverses expériences tirées des itinéraires personnels de l’auteur dans la région du Maroni et des Guyanes côtières depuis le début de la thèse complètent cette ethnographie.