Thèse en cours

Les figurations de l'enfant et de l'enfance dans les Rougon-Macquart d'Emile Zola.

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Auteur / Autrice : Dielvich ghelase Tonda nyeguet
Direction : Philippe Dufour
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Lettres Modernes
Date : Inscription en doctorat le 03/02/2020
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions Culturelles et Discursives

Mots clés

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Résumé

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Les Rougon-Macquart constituent une vaste entreprise de dévoilement et d'explication de la société du Second Empire comme le précise son titre générique : Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. On a en mémoire les célèbres Germinal et L'Assommoir,avec un romancier qui représente la condition ouvrière comme jamais avant. Son projet est de faire une étude exhaustive du réel pour en dévoiler les mécanismes secrets. « C'est de la connaissance seule de la vérité que pourra naître un état social meilleur », affirme Zola dans ses « Notes sur la marche de l'œuvre. » Loin du roman romanesque fondé sur l'imagination, les excès de larmes, le penchant à la mélancolie, au vague à l'âme et des passions dont Chateaubriand est concerné au premier chef puisque fils ainé de Rousseau, le naturalisme dont le but est de traiter tous les aspects de la vie, aborde la problématique de l'enfant avec vérité et nous laisse entendre un bruit de fond, un cri, un gémissement, pour peu qu'on y prête l'oreille : c'est l'enfant souffrant, maltraité, rejeté, proscrit, affamé, battu, violé, tué. C'est des êtres dont la vie est soit atteinte dès le ventre de leur mère, soit fauchée à peine sont-ils nés. De fait, l'enfant supposé incarner l'avenir va sombrer dans tout le cycle. Déterminisme biologique et déterminisme social décrivent sa situation en ce dix-neuvième siècle de toutes les dérives. Ce n'est pas que l'enfant considéré dans un temps limité, c'est chez Zola, l'enfant et l'enfance sous toutes les formes, incluant ainsi les adultes retombés en enfance ou demeurés en enfance. Sur vingt volumes comptés dans le cycle, mille cent quatrevingts personnages, plus de deux cents sont des enfants, faisant d'eux des figures privilégiées de la diégèse. Le fait de placer l'enfant dans des lieux où il ne devrait pas être est révélateur d'une position de l'auteur contre l'enfance malheureuse, pervertie et mutilée. L'enfant dans cette immense fresque est une charge, un parasite dont on veut se débarrasser, car est-il encombrant. Notre plan s'assimile à celui de l'auteur, démontrer d'une part toutes ces figurations, noires de pessimisme et qui écœurent le lecteur. Puis, prouver qu'on y trouve malgré tout un grand amour de la vie, avec quelques fragments de la Cité heureuse.