Artisanat et industries, marchands et entrepreneurs dans le Dunois à la fin du Moyen-âge
Auteur / Autrice : | Vincent Mouftiez |
Direction : | Didier Boisseuil, François-Olivier Touati |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 31/10/2018 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | Humanités et Langues - H&L |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Tourangeau d'Histoire et étude des Sources |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Centré autour de Châteaudun, le pays Dunois fait la liaison entre la Beauce et le Perche. La question de l'artisanat et de l'industrie ainsi que celle des entrepreneurs, a fait l'objet de nombreuses études ces dernières années, permettant de renouveler l'approche d'un champ de recherches particulièrement prisé. Parmi ceux-ci, les travaux de Catherine Verna sur les industries rurales et leurs entrepreneurs, de Mathieu Arnoux sur les forges normandes, les métiers de férons et l'exploitation des minerais, de Philippe Braunstein sur l'exploitation des forges en forêt d'Othe (avec Patrice Beck), de Denis Woronoff sur le salariat et de Philippe Bernardi sur la construction et les métiers du bâtiment. Le Chartrain est bien connu grâce aux travaux d'André Chédeville (jusqu'au XIIIe s) et de Claudine Billot sur Chartres et le pays Chartrain pour les XIVe-XVe siècles. J'ai étudié une partie du Perche autour du bourg de Pontgouin et ses activités industrielles, les réseaux familiaux et marchands qui se sont développés autour de celles-ci. A côté, le Dunois fait figure de parent pauvre. Pourtant les archives départementales d'Eure-et-Loir possèdent un fond notarié important comportant plus d'une centaine de registres. C'est dans le prolongement de mon étude que je souhaite poursuivre mes recherches : Artisanat et industries, marchands et Entrepreneurs dans le Dunois doit permettre d'étudier le tissu « industriel » de cette région en partant, comme l'a fait Catherine Verna, des hommes pour comprendre les entreprises, leur fonctionnement, les réseaux tissés par les différents acteurs économiques. D'autres questions sont sous-jacentes : la question de la présence des différents types « d'industries » dans cette région, la question des élites urbaines et de leur implication dans un environnement proche. Châteaudun est une capitale comtale, quel rôle tient-elle dans la répartition des activités industrielles ? Quels sont les réseaux tissés par l'aristocratie locale ? Pour les « entreprises » étudiées, la découverte du personnel et des questions concernant le nombre d'ouvriers, les métiers, le salariat sont tout aussi importantes. Le tout dans la période troublée de la guerre de Cent Ans. Les archives notariales permettent d'entrevoir des activités en lien avec les métiers du fer (par l'achat d'armures notamment), du bois (pour des constructions ou des réparations), du textile et de la pierre. L'inventaire des registres fait apparaître une exploitation des ressources locales. Quelle fut l'implication des marchands dans leur exploitation ? Ont-ils mis en place des réseaux professionnels et familiaux ? Ce travail doit permettre d'éclairer un pan de l'histoire locale assez méconnu. Le projet d'étude comportant une ville, capitale de seigneurie, il convient aussi de relire avec attention les études menées par René de Lespinasse et François Bonnardot sur les métiers et corporations de Paris au XIIIe siècle, ainsi que l'étude d'Armand Rébillon sur les anciennes corporations ouvrières et marchandes de la ville de Rennes. D'un point de vue plus local, une seule recherche, englobant ce domaine d'étude, a été publié par la Société dunoise d'archéologie : il s'agit du travail de Mme Geneviève Duc (1962) dans les bulletins de la Société sur la vie économique du Dunois pendant la guerre de Cents Ans. Elle y décrit une activité foisonnante pour la ville autour de deux industries principales : la laine et le cuir. Elle y étudie aussi les corporations, suivant en cela l'exemple de Mme Acloque sur les corporations chartraines. Cette esquisse laisse cependant de côté les métiers du fer. Elle ne fait aussi aucune allusion aux échanges avec les campagnes environnantes. En croisant les minutes notariales avec les archives religieuses, il devrait être possible de donner un tableau du paysage industriel du dunois dans cette période.