Projet de thèse en Anthropologie
Sous la direction de Isabelle Bianquis.
Thèses en préparation à Tours , dans le cadre de Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED , en partenariat avec CItés, TERritoires, Environnement et Sociétés (laboratoire) et de COST - Construction Sociale et politique des espaces, des normes et des Trajectoires (equipe de recherche) depuis le 20-09-2018 .
Depuis plusieurs années, l'injonction environnementaliste a touché tous les secteurs d'activité et s'est immiscée dans le quotidien des particuliers. Ce nouvel engagement pour un développement durable a également affecté le secteur funéraire, qui ne cesse par ailleurs de se développer. Dans ce contexte, de nombreuses actions se mettent en place, que ce soit par le gouvernement à travers la réflexion de modes de sépulture alternatifs, les collectivités territoriales via la création de cimetières verts et de parcs funéraires ou bien les réponses des professionnels du funéraire en proposant aux familles des cercueils en carton, des urnes biodégradables ou des capitons en coton. Ces actions semblent illustrer un changement progressif du rapport à la mort qu'entretiennent les vivants. L'image même d'un cimetière se transformant en un lieu de promenade familiale était encore impensable il y a quelques années. L'espace dédié aux morts se modifie, et semble s'inscrire progressivement paisiblement dans celui des vivants. Les familles s'orientent davantage vers des funérailles respectueuses de l'environnement, mais avant tout dans l'optique d'un retour à la nature et d'une conception différente du corps mort, pouvant devenir un « bien » à offrir à la nature, qui nous amène à nous questionner sur la récente redéfinition de la valeur des restes humains. Cette recherche s'inscrit ainsi dans une anthropologie dont l'objet porte sur le croisement de différents champs. Une recherche sur les funérailles vertes repose bien entendu sur l'étude des pratiques et les représentations de la mort dans le contexte français contemporain. Mais plus largement, elle doit prendre en compte les représentations de l'environnement, le contexte économique, les techniques, le politique, les croyances, le corps et bien évidemment la place de la mort en société. Il conviendra ici de s'intéresser aux représentations des individus et des familles quant aux dernières innovations funéraires écologiques et de comprendre en quoi, la tendance des funérailles vertes peut influencer, au-delà du rapport à la mort et aux morts, toute l'organisation sociale de manière générale.
Ecological funerals. Anthropological analysis of new relationship to death, body and environment.
Over the past few years, the environmental injunction has affected all lines of business, becoming even a part of each and everyone's daily life. This new commitment made towards a sustainable development has also affected the funerary sector, incidentally a sector that has continued to grow. In this context, many actions are implemented; whether it be by the government's consideration of alternative burial methods, local and regional authorities' creation of green graveyards and funeral parks, or the solutions offered by funeral service providers by offering families cardboard coffins, biodegradable urns or cotton paddings. These actions seem to illustrate a gradual change in the perception the living have of death. A few years ago, the mere thought that a cemetery could become a park at which families could come for a stroll was unthinkable. The public space dedicated to the dead is changing. It gradually and peacefully appears to join the world of the living. Families are moving towards more environmentally friendly funerals, now seen as a return to nature. People also have a different conception of the dead body. For some, it can become a "good" to be offered to nature, which leads us to question the recent redefinition of the value given to human remains. This research falls within an anthropology that focuses on the intersection of different fields. First of all, research on green funerals is based on the study of practices and representations of death in the contemporary French context. Then, on a broader scale, it must take into account representations of the environment, the economic context, techniques, politics, beliefs, the human body, and of course, death's place in society. To do so, we will focus on the representations of people and families regarding the latest ecological funeral innovations. Hence, we will also demonstrate how, beyond the relationship to death and the dead, the trend of green funerals can essentially influence the whole social structure.