Thèse en cours

Evaluation d'EZH2, une enzyme de régulation épigénétique comme facteur d'agressivité et cible thérapeutique dans le carcinome à cellules de Merkel

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 23/11/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Marie-Alice Durand
Direction : Antoine Touze
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Vie et de la Santé
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 23/11/2022
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant - SSBCV
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ISP - Infectiologie et Santé publique
Jury : Président / Présidente : Philippe Roingeard
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Touze, Lise Boussemart, Thibault Kervarrec, Marie-Dominique Galibert, Paul Peixoto, Eve Maubec
Rapporteurs / Rapporteuses : Lise Boussemart, Marie-Dominique Galibert

Résumé

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Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est un cancer cutané rare et agressif dont la survie à 5 ans est estimée à environ 40%. En 2008, l'intégration génomique du Polyomavirus à cellules de Merkel (MCPyV) et l'expression des deux oncogènes viraux LT et sT, ont été identifiées comme les déterminants oncogéniques de 80% des CCM. Les 20% de CCM restants sont induits par l'exposition aux UV. Au stade métastatique, ce cancer est traité avec des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires anti-PDL1 (avelumab). Cependant, une réponse clinique n'est observée que dans environ 50% des cas soulignant l'intérêt de développer de nouveaux traitements. Récemment, l'expression d'EZH2 (Enhancer of zeste homolog 2), une histone méthyltransférase impliquée dans l'agressivité de nombreux cancers solides, a été mise en évidence dans les tumeurs de CCM et son ciblage a été suggéré pour la thérapie. La perte d'expression des molécules du CMH-I à la surface des cellules est un point clé de la résistance aux immunothérapies dans le CCM et serait liée à une dérégulation épigénétique impliquant entre autres EZH2. Dans ce contexte, l'objectif global de notre travail était de caractériser le l'implication d'EZH2 dans le CCM. Tout d'abord, les niveaux d'expression d'EZH2 et de sa marque répressive H3K27me3 ont été évalués par immunohistochimie sur une cohorte de CCM (n=170). L'analyse de cette cohorte a confirmé une expression élevée d'EZH2 dans la plupart des tumeurs (73,3%), associée à des niveaux élevés d'H3K27me3 (p<0,0001), et en particulier dans les tumeurs viro-positives (p=0,0345), suggérant un impact des oncogènes viraux sur l'expression d'EZH2. In vitro, le knockdown des antigènes viraux (shARN) dans des lignées cellulaires de CCM (WaGa, PeTa, MKL-1) conduit à une réduction de l'expression d'EZH2 et, que l'expression ectopique des oncogènes viraux dans des fibroblastes primaires, induisait son expression. Par ailleurs, une perte d'expression d'EZH2 et/ou d'H3K27me3 a été observée dans certains CCM viro-négatifs. L'expression d'EZHIP un modulateur de l'activité d'EZH2, a été identifiée dans une partie d'entre eux. L'impact de l'inhibition pharmacologique d'EZH2 sur la biologie des lignées cellulaires de CCM a ensuite été évalué. Cette inhibition par le tazemetostat et le DZNeP induisait la mort cellulaire sur les lignées virus-positives exprimant EZH2 (WaGa, PeTa, MKL-1). Cette inhibition conduisait également à la réexpression des molécules du CMH-I, évaluée par cytométrie en flux. Ainsi l'utilisation d'inhibiteurs d'EZH2 pourrait ainsi être envisagée en combinaison avec des immunothérapies chez les patients présentant un CCM. Pour conclure, EZH2 est surexprimée dans la majorité des CCM, l'expression de l'antigène LT contribuant à son expression dans les CCM viro-positifs. L'inhibition pharmacologique d'EZH2 par différents inhibiteurs induit la mort cellulaire des lignées de CCM in vitro et pourrait constituer une cible thérapeutique, notamment en association avec des immunothérapies.