Les oubliées de lavant-garde. Femmes artistes en France dans les milieux cubistes
Auteur / Autrice : | Fériel Dridi |
Direction : | Giovanna Zapperi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire de l'Art |
Date : | Inscription en doctorat le 19/11/2019 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | Humanités et Langues - H&L |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Interactions, transferts, ruptures artistiques et culturels (Tours) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Au tournant du XXe siècle, la dichotomie entre artistes hommes et femmes, valorisant le génie créateur des uns et cantonnant les autres au dilettantisme et à la copie, commence progressivement à samenuir et à se troubler. Hormis les divers acquis liés aux remaniements statutaires de la fin du siècle, les créatrices bénéficient de la démocratisation de la formation artistique qui leur permet à la fois délargir leur domaine de compétences et denvisager leurs carrières de manière professionnelle. Certaines dentre elles nhésitent pas à contourner les normes sociales, rejoignant les milieux marginaux des avant-gardes et dont le cubisme se fait létendard. La mouvance qui nétait portée à lorigine que par quelques groupes isolés et majoritairement masculins bouleverse la notion de représentation dans lart et met en cause tout lhéritage académique. Pour les créatrices qui commencent depuis peu à prendre une part active au paysage culturel, cette rupture pose problème dans la mesure où elle éprouve leur rapport à la modernité. Enserrées entre lobligation de se conformer aux normes sociales et le désir de reconnaissance professionnelle, elles se retrouvent contraintes de faire un choix : soit elles conquièrent le terrain méconnu et longtemps interdit de lacadémisme, soit elles font histoire avec les hommes en rompant avec un héritage quelles nont ni construit, ni assimilé. Dans ce climat propice à une émancipation féminine, entrouvrant aux femmes le champ de la création, nous analyserons la pluralité des stratégies quelles ont envisagées et déployées pour faire face à la rupture et à lesthétique de la rupture engagées par le cubisme. À quels discours se sont-elles heurtées lorsquelles ont intégré les milieux liés à la mouvance ? De quelle manière lambivalence de leur statut de femme artiste sest-t-elle répercutée sur leur parcours et leur production ? Afin de replacer la production des artistes dans un contexte plus large, associé à des paramètres historiques, politiques, économiques et religieux, une approche méthodologique culturelle et de genre sera envisagée. Les questions relatives à la parentèle, à la formation et aux enjeux liés à la professionnalisation serviront de trame à la lecture dune période oscillant entre un réquisitoire misogyne polymorphe et un féminisme libérateur. L'articulation entre genres artistiques, genres picturaux et genres sexuels sera également au cur de ce travail, balayant ainsi un large panel dartistes.