Thèse en cours

Rôle du beta Nerve Growth Factor et du système à kisspeptine dans l'induction de l'ovulation chez deux espèces à ovulation spontanée : la souris et le cheval.

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Accès à la thèse

AttentionLa soutenance a eu lieu le 13/06/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Flavie Derouin
Direction : Anne DuittozMassimiliano Beltramo
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Vie et de la Santé
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 13/06/2022
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiologie de la Reproduction et des Comportements (Tours)
Jury : Président / Présidente : Patrick Vourc'h
Examinateurs / Examinatrices : Anne Duittoz, Massimiliano Beltramo, Valérie Simonneaux, Samuel Buff, Isabelle Barrier-battut
Rapporteur / Rapporteuse : Valérie Simonneaux, Samuel Buff

Résumé

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Le déclenchement de l'ovulation chez les mammifères résulte de nombreuses interactions endocrines. Au niveau hypothalamique, les neurones à GnRH contrôlent la sécrétion des hormones hypophysaires (LH et FSH) grâce à l'intégration des rétrocontrôles ovariens (œstradiol (E2) et progestérone) par des intermédiaires neuronaux. Parmi ces intermédiaires, le système à kisspeptine (Kp) a un rôle prépondérant sur la sécrétion de GnRH chez les espèces à ovulation spontanée comme la souris. Chez les espèces à ovulation provoquée par l'accouplement comme le lama, le beta Nerve Growth Factor (bNGF) semble jouer un rôle majeur dans l'apparition du pic de LH. Néanmoins chez le lama, l'administration de Kp est capable d'induire l'ovulation et des preuves indirectes suggèrent que le bNGF déclenche l'ovulation chez la souris. Certains mammifères sont capables d'utiliser ces deux modalités d'ovulation. Ceci suggère que les systèmes Kp et bNGF pourraient coopérer dans le déclenchement de l'ovulation chez certains mammifères. Les deux objectifs de cette thèse ont donc été 1) de déterminer si le bNGF peut induire l'ovulation chez la souris et d'étudier les mécanismes cellulaires qui pourraient être impliqués 2) de tester l'effet d'analogues de la Kp à longue durée d'action et du bNGF sur l'induction de l'ovulation chez la jument laquelle présente une neuroendocrinologie de la reproduction particulière. Après avoir démontré que le bNGF pouvait induire l'ovulation chez la souris, nous avons montré par voie pharmacologique que cet effet implique les neurones à GnRH. L'utilisation de souris Knock-Out pour le gène de la Kp ou de son récepteur, Kiss1R, nous a ensuite permis de montrer que l'effet du bNGF dépend en partie du système Kp. Enfin, des marquages immunohistochimiques ont établi que les récepteurs du bNGF, TrkA et p75, sont présents dans l'hypothalamus et coexistent au niveau rostral dans l'organe vasculaire de la lame terminal (OVLT). Nos résultats montrent que les neurones à GnRH et les neurones à Kp n'expriment pas les récepteurs du bNGF. Nous avons donc recherché quelles populations pouvaient transmettre le signal bNGF. Nous avons montré que la moitié des cellules exprimant p75 dans le noyau arqué sécrètent de la dopamine et que 20% des neurones p75 de la région rostrale du diencéphale (OVLT) produisent du monoxyde d'azote. Des cellules gliales, bordant le troisième ventricule, identifiées comme des tanycytes, expriment aussi p75. Pour l'induction de l'ovulation chez la jument, nous avons utilisé le C6, un analogue de la Kp ayant une meilleure résistance à la dégradation. Le C6 induit une augmentation de la sécrétion de LH et de FSH mais ne permet pas d'induire l'ovulation. En utilisant la même approche expérimentale nous avons montré que le bNGF n'a pas d'effet sur la sécrétion des gonadotropines ou sur l'ovulation chez la jument. En conclusion, le bNGF peut induire l'ovulation chez des espèces à ovulation spontanée et son effet implique des populations cellulaires intermédiaires pour moduler l'activité des neurones à Kp et des neurones à GnRH. Par contre ni le C6 ni le bNGF ne sont capables d'induire l'ovulation chez la jument. Nos résultats suggèrent que dans certaines espèces à ovulation spontanée une interaction entre la Kp et le bNGF dans le déclenchement de l'ovulation est possible mais que chez la jument un autre acteur moléculaire pourrait avoir un rôle proéminent.