La contribution des ONG à l'effectivité des principes d'information et de participation en droit sénégalais et français.
Auteur / Autrice : | Bassirou Toure |
Direction : | Frédéric Bouin, Amadou Abdoulaye Diop |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 14/02/2019 |
Etablissement(s) : | Perpignan en cotutelle avec Université Cheikh Anta Diop de Dakar |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre du Droit Economique et du Développement Yves Serra |
Résumé
La consécration des principes d'information et de participation reste une bonne nouvelle pour la gestion des questions environnementales sous réserve de son effectivité. Une effectivité à partir de laquelle, on pourra apprécier son efficacité. La disponibilité de l'information relative à l'environnement, associée à une participation du public concerné par les décisions ayant une incidence sur l'environnement, constitue une avancée notable pour le droit de l'environnement. Cependant, entre la consécration et l'application concrète de la norme, rien n'est évident. Le public appelé à participer, n'est pas toujours outillé pour honorer une participation utile et pertinente sur des questions environnementales à la fois techniques et complexes. Le droit de l'environnement est confronté aux sciences dures et sociales, disait le professeur Nicolas DE SADELEER. Les ONG, en tant qu'actrices de la vie nationale et internationale, semblent porter le blason de la participation du « public ». Elles allient expertise et l'action. Leur participation, en tant qu'acteur non-gouvernemental, est significative en droit français et sénégalais et, constitue un enjeu de l'effectivité du droit de l'environnement. Cette posture leur a valu un aménagement spécial dans les mécanismes de mise en uvre des principes d'information et de participation. Les codes sénégalais et français de l'environnement instaurent la notion « d'association agréée en protection de l'environnement » qui peut renvoyer aussi aux ONG. Ceci est un aveu de reconnaissance de leur importance dans l'effectivité de ce droit. Leur participation reste nécessaire pour l'effectivité de ces principes. Elles assurent la participation du public à côté des acteurs étatiques avec prouesse nonobstant une kyrielle de contraintes. Leur statut dans les mécanismes de mise en des principes reste précaire et limité. Il doit être reformé à la hauteur des enjeux environnementaux et de la contribution substantielle qu'elles apportent à l'effectivité des principes. In fine, leur contribution pour l'effectivité desdits principes, se heurte à des défis qui sont inhérents au droit de l'environnement. Ce dernier étant modestement appliqué et beaucoup contesté dans les pays en voie de développement comme le Sénégal. La modestie de cette application est pour la plupart tributaire d'un défaut d'application des principes d'information et de participation qui constituent la souche même de l'application de ce droit. L'État, en tant que protagoniste de la création et de l'application de la législation sur lesdits principes, privilégie assez souvent d'autres exigences au détriment des questions environnementales. Cette situation crée des défis pour les ONG en droit français et sénégalais. Pour répondre à ces défis, ces dernières se convergent de plus en plus vers le juge national et communautaire. Le contentieux relatif à la protection de l'environnement est largement porté par les ONG dans des conditions juridiques qui méritent d'être aménagées en leur faveur pour une effectivité du droit de l'environnement. Cette thèse va mettre en exergue ce rôle joué par les ONG à travers une approche comparative mettant en perspective deux systèmes juridiques dont l'un inspire l'autre mais qui se différent sur l'implication de ces dernières pour l'effectivité des principes d'information et de participation.