Thèse en cours

Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et des GIE : étude critique de la nouvelle réforme.

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Auteur / Autrice : Mamadou Alimou Diallo
Direction : Jean-Marc Moulin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé
Date : Inscription en doctorat le 05/11/2018
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de droit économique et du développement (Perpignan)

Résumé

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A ce jour il n'est de secret pour personne que le 12 octobre 1997, en application des articles 1 et 2 du traité OHADA signé à l'île Maurice en décembre 1993, l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE (groupement d'intérêt économique) a été adopté. L'objectif primordial bien entendu étant, d'édicter les dispositions juridiques applicables aux sociétés commerciales, ainsi qu'aux groupements d'intérêt économique qui se livrent à des activités économiques dans l'un des états membres de l'organisation. En abrégé AUSCGIE, l'acte uniforme dont s'agit est l'un des dix actes uniformes de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires, adopté conformément au premier alinéa de l'article 5 du traité OHADA qui dispose que « les actes pris pour l'adoption des règles communes prévues à l'article 1 du présent Traité sont qualifiés “actes uniformes“ ». Quinze ans après l'adoption de cet acte, l'OHADA à travers son Conseil des ministres, a pour la première fois procédé à sa révision le 30 janvier 2014 lors de sa 35ème session tenue à cet effet à Ouagadougou au Burkina Faso. L'envergure de cette reforme est énorme en ce sens que plus de 450 dispositions ont été impactées. Publiée au journal officiel de l'OHADA le 04 février 2014 et entrée en vigueur le 05 mai de la même année, cette réforme a été précipitée par le besoin d'une réglementation juridique originale, simple, moderne et flexible ; apte à attirer les investisseurs étrangers, à faciliter leur implantation, à favoriser leur croissance et à assurer leur sécurité juridique et judiciaire. Quelques années seulement après cette grande réforme, l'on s'est rendu compte qu'il subsiste encore à ce jour de nombreuses questions sur la manière et la vitesse à laquelle le droit des sociétés a été réformé, mettant ainsi sérieusement en cause la qualité des résultats obtenus. C'est ainsi que surgissent de partout des inquiétudes relatives à l'efficacité de l'acte uniforme révisé : peut-il vraiment mettre de l'ordre dans l'espace géographique de l'OHADA de sorte à pouvoir discipliner et responsabiliser les entreprises dans le cadre de la réalisation de leur objet social ou dans le cadre de leur extension, notamment, le respect des droits de l'homme, la protection de l'environnement, la lutte contre l'exploitation des enfants, le respect des lois relatives aux crimes économiques et financiers ? A t-il apporté plus de clarté et de précision qu'il n'y avait auparavant ou bien est-il devenu plus compliqué et plus problématique dans son application ? Comporte-t-il moins de zones d'ombres et moins d'insuffisances ? Est-il à ce jour apte à attirer les investisseurs étrangers, à faciliter leur implantation, à favoriser leur croissance et à assurer leur sécurité juridique et judiciaire ? Finalement, bien que les changements apportés soient énormes et plus ou moins satisfaisants, ils ne demeurent pas assez impressionnants. Dans bien de domaines, la pratique du droit des affaires en Afrique soulève de préoccupantes questions quant à l'efficacité de l'acte uniforme révisé, qui dans la plupart des cas manque sérieusement de cohérence, de simplicité et dégage d'énormes difficultés quant à l'interprétation de certaines de ses dispositions. Notre objectif est d'analyser la pertinence de cette réforme par rapport à la pratique locale du droit des affaires, afin de savoir et comprendre si l'acte uniforme révisé, est à ce jour suffisamment efficace, c'est-à-dire, apte à discipliner les entreprises, à encourager les investisseurs locaux, attirer les investisseurs étrangers, faciliter leur implantation, favoriser leur croissance ainsi que leur compétitivité internationale et leur assurer en même temps, une parfaite sécurité juridique et judiciaire. D'où, la formulation de ce projet de recherche autour d'une étude critique de l'acte uniforme révisé.