Lutter pour habiter la terre : perspectives d'autonomie à travers un projet de territoire paysan dans la région Cantuquiriguaça, au Brésil (1996-2022)
Auteur / Autrice : | Mathilde Do Prado Teixeira Col |
Direction : | Xavier Guillot, João Marcos Lopes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Architecture et paysages |
Date : | Soutenance le 30/08/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Passages (Pessac, Gironde ; Pau ; Talence, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Béatrice Collignon |
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Guillot, João Marcos Lopes, Mathias Rollot, Rodrigo Constante Martins, Larissa Mies Bombardi, Sérgio Ferro | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mathias Rollot, Rodrigo Constante Martins |
Mots clés
Résumé
En ces temps de crises socio-environnementales que nous traversons, il est nécessaire de repenser nos manières d’habiter la Terre, en rupture avec les logiques prédatrices de la modernité capitaliste. Dans ce contexte, on assiste dans le monde à l'émergence de mouvements de résistance paysanne qui luttent pour défendre les territoires menacés par l'hégémonie du développement. Au Brésil, pays où les inégalités foncières sont structurelles, le Mouvement des travailleurs ruraux Sans Terre est un protagoniste de la lutte pour une réforme agraire populaire en faveur de la justice sociale et environnementale. Le terrain de la recherche est situé dans la région Cantuquiriguaçu, un territoire paysan de 87 300 hectares exploité en monoculture pendant plus de cinquante ans, où habitent aujourd’hui 4700 familles. L'hypothèse de recherche repose sur la notion d'autonomie : sur l'idée que seule cette perspective permet de résister à la modernité capitaliste à travers un projet commun porté collectivement et sur le long terme par les paysans du territoire en question. L’analyse s’appuie sur quatre schémas de résistance mobilisés par les paysans de la Cantuquiriguaçu : la défense des communs, les stratégies d'enracinement, la recherche de la souveraineté alimentaire et la lutte pour l'autodétermination. En la matière, on y développe l’idée que la perspective d’autonomie s’est construite sur l’opposition radicale à des formes d'oppression et de violence qui opèrent à l'échelle mondiale. Elles se traduisent par la privatisation des communs, la déterritorialisation par l'exclusion, l'agrobusiness comme système de production dominant et l’ascension globalisante du néolibéralisme. Cette réalité nous a conduit à étudier d’autres formes de résistance contre-hégémonique, établissant notamment un parallèle avec le territoire du Larzac en France. Cet élargissement du regard vient enrichir la compréhension du « tournant éco-territorial » qui se dessine aujourd’hui. Il permet également d’esquisser des pistes de réflexions et d’actions pour repenser radicalement et durablement les formes d’établissement humains à partir du territoire.