Innovation collaborative entre Corporates et Startups

par Charlotte Chappert

Projet de thèse en Sciences de gestion et du management

Sous la direction de Anne-Sophie Fernandez et de Frédéric Le Roy.

Thèses en préparation à l'Université de Montpellier (2022-….) , dans le cadre de École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier) , en partenariat avec MRM - Montpellier Recherche en Management (laboratoire) depuis le 02-12-2019 .


  • Résumé

    L'OI est un phénomène croissant qui s'installe au cœur des entreprises et donne une nouvelle ampleur aux décisions stratégiques liées à l'innovation. Ces dernières années ont montré les efforts des grands groupes pour atteindre l'écosystème des startups, afin de d'accélérer leur processus d'innovation (Chesbrough, 2020). Dans le cadre d'un projet d'innovation couplée, l'objectif n'est pas de créer un partenariat entre des acteurs similaires en tout point, mais de trouver le bon équilibre entre convergences et asymétries. Dahlander et Gann (2010) décrivent un partenaire assez proche pour parvenir à collaborer, mais assez éloigné pour s'enrichir mutuellement avec des compétences différentes. Cette notion de proximité renvoie aux travaux de Boschma (2004, 2005) sur les cinq dimensions de la proximité et la conclusion que « non seulement trop peu de proximité, mais aussi trop de proximité pourraient s'avérer nuisibles à l'apprentissage interactif et à l'innovation » (Boschma, 2005). Ainsi, une meilleure connaissance de son partenaire en amont de la collaboration pourrait réduire le risque du “Disclosure paradox” auquel sont confrontées les entreprises qui peinent à accorder leur confiance et appréhendent le « pillage de technologies » (Dahlander and Gann, 2010). Mais une fois le partenaire choisi, il est crucial de gérer la relation inter-organisationnelle, au risque qu'elle ne se transforme en un affrontement où le gagnant sera celui qui aura réussi à tourner le projet à son avantage (Dahlander and Gann, 2010; Hamel, 1991). L'objectif personnel et la survie de l'entreprise risquent de prendre le pas sur l'objectif commun. Les entreprises tentent alors de tourner les asymétries d'information ou de pouvoir de négociation à leur avantage et de les exploiter afin de capter un maximum de valeur (Le Roy and Chesbrough, 2019). Pour Hamel (1991), le pouvoir de négociation dans une alliance peut se résumer à : « Qui a le plus besoin de qui ? » dépendant de facteurs à la fois internes et externes. Ces derniers apparaissent comme difficilement contrôlables. L'antagonisme structurel entre grands groupes et startups laisse imaginer un grand nombre d'asymétries inhérentes. L'ensemble des modalités d'interaction sont différentes : stratégie, temporalité, processus, ressources, etc. Ces différences fondamentales, découlant de la situation initiale d'asymétrie de taille, peuvent impacter la facilité d'une entreprise à s'ouvrir ou non. Et posent la question de savoir si des asymétries dans la relation d'OI implique forcément une asymétrie de gain in fine. Notre recherche s'intéresse aux projets d'innovation collaborative entre les grandes et les petites entreprises. L'objectif est de partir de la situation initiale d'asymétrie de taille, et de voir comment elle se traduit sur le terrain. Nous souhaitons intégrer les asymétries inhérentes qui en découlent, les risques de concurrence potentielle ou de concurrence réelle et les conséquences des asymétries au travers du phénomène des tensions.

  • Titre traduit

    Collaborative innovation between Corporates and Startups


  • Résumé

    OI is a rising phenomenon that is taking root at the heart of companies and is giving a new dimension to strategic decisions regarding innovation. Recent years have shown the attempts of large corporates to reach out to the startup ecosystem to accelerate their innovation process (Chesbrough, 2020). In the framework of a coupled innovation project, the aim is not to create a partnership between actors that are similar in every aspect, but to find the right balance between similarities and asymmetries. Dahlander and Gann (2010) describe a partner who is close enough to be collaborating, but distant enough to mutually enrich each other with different competences. This notion of proximity echoes Boschma's (2004, 2005) research on the five dimensions of proximity and the conclusion that "not only too little proximity, but also too much proximity could be detrimental to interactive learning and innovation" (Boschma, 2005). A deeper knowledge of one's partner prior to the collaboration could reduce the risk of "disclosure paradox" faced by companies that struggle to be trustful and fear "technology plundering" (Dahlander & Gann, 2010). But once the partner has been chosen, it is crucial to manage the inter-organizational relationship, risking it turning into a confrontation where the winner will be the one who has managed to spin the project to its advantage (Dahlander & Gann, 2010; Hamel, 1991). Individual objectives and companies' survival may take precedence over the common objective. Then, companies attempt to turn asymmetries of information or bargaining power to their advantage and exploit them to capture a maximum of value(Le Roy & Chesbrough, 2019). For Hamel (1991), bargaining power in an alliance can be summarized as: "Who needs whom more", depending on both internal and external factors. The latter appear to be hardly manageable. The structural antagonism between large corporates and startups suggests a large number of inherent asymmetries. All the interaction modalities are different: strategy, timing, process, resources, etc. These fundamental discrepancies, resulting from the initial situation of size asymmetry, can impact the ease with which an organization can or cannot open up. And raise the question of whether asymmetries in the OI relationship inevitably lead to a gain asymmetry in fine. Our research focuses on collaborative innovation projects between large and small compagnies. The aim of our research is to consider the initial size asymmetry as the starting point, and to see how it is reflected in the research field. We wish to consider the inherent asymmetries that arise, the potential - or actual - competition risks, and the consequences of asymmetries through the tension phenomenon.