Thèse en cours

Reconnaissance et protection des puits de carbone.

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Auteur / Autrice : Frédéric Dietrich
Direction : Sabine Lavorel
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit Public
Date : Inscription en doctorat le 09/12/2019
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences juridiques (Grenoble, Isère, France ; 2003-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches juridiques (Grenoble ; 1995-....)

Résumé

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1. Contexte justifiant le sujet : Des piétinements de la conférence sur la biodiversité en haute mer aux feux de forêts qui ont dévasté l'Amazonie, les biens naturels communs de l'humanité ne disposent pas d'un régime juridique leur permettant « reconnaissance », puis « protection ». La destruction de ces biens communs, aussi appelés « puits d'absorption » par les Conventions-cadres sur le climat, porte atteinte aux droits de l'homme et à l'intérêt intergénérationnel. C'est bien la biodiversité, ses écosystèmes, qui induisent la fonction de puits d'absorption en captant annuellement plus d'un quart des gaz à effet de serre anthropiques . Pour lutter contre les changements climatiques, le droit public de l'environnement instaure les modalités d'efforts de réduction par un bilan entre « émissions » par les sources et « absorptions » par les puits, au détriment de ces dernières. Faute d'une quantification fiable, seules les « émissions » par les sources sont comptabilisées tandis que les « absorptions » par les puits encore ignorées. Le contexte fragmenté du droit public , ajouté à la disjonction entre droit et science , n'arrange pas la mise en œuvre du droit. Placer les puits « d'absorption » en ex-voto par le droit permettrait la « reconnaissance » des actions bénéfiques des écosystèmes pour le climat. Le projet ' blue carbon ' voudrait être une initiation à une première quantification du carbone absorbé, au sens des recommandations de la COP 21 en 2015. Reste à savoir si le droit public de l'environnement - dans ses dimensions internationales, nationales ou régionales - est adapté pour permettre la « reconnaissance » des puits d'absorption, puis étendre cette reconnaissance à la « protection » des écosystèmes ? Pour l'heure, les actions contentieuses relatives au climat se basent sur le respect des « émissions » par les sources. En cas de « reconnaissance », un nouveau champ prospectif s'ouvre sur la destruction des puits d'absorption donc des écosystèmes y souscrivant, vers/pour une atténuation des changements climatiques. En outre, le régime juridique de ces puits d'absorption change selon leurs emplacements géographiques, ce qui soulève des questions de souveraineté. Partant, nous envisagerons une réflexion sur la protection des puits d'absorption en incluant ou non le principe de souveraineté des États. Du lege lata au lege ferenda, nous tenterons d'étendre la reconnaissance du « préjudice écologique » au « préjudice climatique » lors de la destruction des puits d'absorption. Hypothèse : La reconnaissance des puits d'absorption, Forêts et Océans, par le droit positif concourt à la protection des écosystèmes par les voies contentieuse et normative. 2. Sujet : 'Reconnaissance, protection et souveraineté des puits d'absorption dans la lutte climatique : droit positif et perspectives'. 3. Problématique : Dans quelle mesure le droit peut-il s'adapter à la « reconnaissance » puis à la « protection » des biens communs naturels nécessaires à l'intérêt intergénérationnel. 4. Esquisse de travail : Le droit international, national ou régional est la matrice de ce travail. Méthode duale alliant l'induction pour la reconnaissance. D'abord, par la mise en œuvre des modalités techniques et juridiques, pour induire la quantification de ces puits d'absorption, en établissant le lien entre science et droit . Nous disposons, à cet effet d'un vaste champ d'investigations par les diverses conventions internationales, régionales, souvent sectorielles concernant le climat, la mer et la biodiversité. Il convient d'autre part de reconnecter les droits (de l'Homme, de la mer, de la biodiversité, et du climat) entre eux pour actionner la reconnaissance. Puis, la déduction pour la protection. Suite à la reconnaissance des puits d'absorption par le droit, la protection des écosystèmes est envisageable via la voie contentieuse par la relecture et la fabrication du droit. D'une part, en se référant au droit positif dans le cadre de la souveraineté des États. Et d'une part, en envisageant notamment les statuts de ces puits détachés de leur nature juridique de départ pour surmonter le principe pivot du droit international : la souveraineté.