Thèse soutenue

La compétence esthétique professionnelle : définition, enseignement et évaluation. Une étude comparative sur le point de vue des acteurs chinois et français dans l'enseignement professionnel des métiers d'art

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hang Su
Direction : Jean-Charles ChabanneGuoqing Xu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 27/09/2023
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure en cotutelle avec East China normal university (Shanghai)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....)
Fondation : China scholarship council
Jury : Président / Présidente : Gilles Boudinet
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Charles Chabanne, Guoqing Xu, Gilles Boudinet, Weiping Shi, Hayla Meddeb, Éric Tortochot, Marie-Pierre Chopin
Rapporteurs / Rapporteuses : Weiping Shi, Hayla Meddeb

Résumé

FR  |  
EN

L'étude de l'esthétique en Chine et en France a une longue histoire, avec la théorie esthétique réaliste de Socrate et la théorie esthétique éthique de Confucius, qui ont ouvert la voie à l'étude de l'esthétique dans les pays européens et en Chine. En sciences de l’éducation, une vision d’ensemble des systèmes éducatifs de la Chine et de la France révèle que l'éducation esthétique est un élément important de ces deux systèmes. L'éducation esthétique existe dans l'enseignement général et l’enseignement professionnel (des cours d’art et d’histoire des arts sont présents dans toutes les classes du primaire au secondaire moyen, les cours d’Arts appliqués et de cultures artistiques dans l’enseignement professionnel en France). Tout particulièrement, dans les formations aux métiers d’art, il serait naturel qu’elle occupe une place importante, car elle semble au cœur de la compétence professionnelle dans ces métiers, puisque les qualités esthétiques font la valeur spécifique des objets produits dans ces métiers. Dans cette étude, nous proposons le concept de compétence esthétique professionnelle pour désigner les capacités des professionnels des métiers d’art à apprécier, à concevoir et à produire les qualités esthétiques des produits des métiers d’art. Elle devrait être donc une préoccupation pour les professionnels des métiers d’art, et donc pour les acteurs des filières de formation : les enseignants, les inspecteurs, et bien sûr les élèves. Mais comment la compétence esthétique professionnelle est-elle définie dans le monde de l’enseignement et dans celui de l’entreprise et du marché des métiers d’art ? Peut-on développer la compétence esthétique professionnelle ? Comment est-elle enseignée concrètement dans les cours et dans les stages en entreprise ? Quelles difficultés rencontre un tel enseignement ? Enfin, comment la compétence esthétique professionnelle est-elle évaluée dans les examens qualifiants ? Ces cinq questions majeures sont les préoccupations communes des parties prenantes de l'enseignement des métiers d’art, et ce sont nos questions de recherche. Pour des raisons pratiques, afin de permettre une comparaison France-Chine, nous avons limité notre enquête aux disciplines de la sculpture sur jade, de la conception de bijoux et de la sculpture sur bois. Pour commencer, nous avons d’abord étudié les textes officiels, les documents pédagogiques produits dans les écoles, les descriptifs et référentiels utilisés aux examens. Puis nous avons mené une série d’entretiens semi-directifs auprès d’enseignants, d’étudiants, de chercheurs, d’inspectrices dans les écoles professionnelles ; et auprès de designers et d’employeurs dans les entreprises, en Chine et en France. Les textes et verbatims ont été analysés par la méthode de la théorie ancrée (Pierre Paillé) pour coder, catégoriser, mettre en relation, intégrer et modéliser les réponses de toutes les parties prenantes et les textes des deux pays, pour finalement obtenir un modèle exploratoire de la compétence esthétique professionnelle dans les métiers d’art en Chine et en France, ainsi qu'une analyse comparative des similitudes et des différences entre les deux pays. Nos principaux résultats sont les suivants : il existe des différences significatives dans la compréhension de la compétence esthétique professionnelle dans les deux pays, en lien avec les traditions culturelles et les contextes professionnels. Mais nous avons aussi observé des similitudes dans les préoccupations, les mesures prises, les difficultés rencontrées pour enseigner la compétence esthétique professionnelle. Enfin, notre étude qui ne peut être qu’exploratoire propose trois questions majeures pour les recherches à l’avenir sur la compétence esthétique professionnelle.