Chemin de pèlerin et mythe de l'écrivain : enquête sur le projet poéthique de Wajdi Mouawad
Auteur / Autrice : | Enzo Giacomazzi |
Direction : | Pierre Longuenesse, Jean-François Côté |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Etudes théâtrales |
Date : | Inscription en doctorat le 27/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut de recherches en études théâtrales (Paris) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
« Je ne suis pas metteur en scène, je ne suis qu’auteur », déclare Wajdi Mouawad à l’occasion d’entretiens menés par Sylvain Diaz en 2016. Si Mouawad affirme ainsi son statut d’auteur, il importe de le considérer comme un territoire à explorer. Né au Liban en 1968, Mouawad entame son parcours d’écrivain alors qu’il est inscrit dans le programme d’interprétation de l’École nationale de théâtre du Canada. Après un premier exil en France qui le conduit à la dépossession de sa langue maternelle, la ville de Montréal devient l’espace nomade depuis lequel Mouawad découvre un chemin : celui qui le mènera de l’ignorance à la (re)connaissance. Traversée par de multiples références, l’œuvre de Wajdi Mouawad est un labyrinthe dont l’entrée est dissimulée. Cette recherche doctorale débute par une exploration des discours de l’auteur afin d’être en mesure de déceler les multiples variations de son récit personnel qui nous permettront de découvrir une nouvelle voie interprétative à son théâtre. Ces changements, traduisent le déplacement permanent initié par la marche de l’auteur. Qu’elle soit réelle ou fictive, la marche de Mouawad conditionne son écriture et influence le devenir de ses personnages. À mesure que les pièces se construisent, l’auteur prend conscience de la destination de sa marche et se transforme en une figure de pèlerin qui croit en une réconciliation possible, voire nécessaire, de deux opposés. Considérée par Mouawad comme un projet « poéthique », l’écriture traduit et met en place les conditions de cette réconciliation. Face aux manques de son existence, Mouawad construit un théâtre dont la trajectoire dessine la ligne hypoténuse, qui permet à l’auteur de retrouver l’enfant demeuré silencieux en lui. Constituée de trois mouvements, la spirale mouawadienne entreprend une plongée dans les profondeurs de son existence. À la recherche d’indices cachés dans les sensations de son enfance, Mouawad traverse les mythes bibliques pour retrouver l’insouciance de l’étonnement. À travers une approche herméneutique, cette thèse cherchera à saisir les contours d’un monde du texte proposé par l’auteur et s’appuiera sur l’approche dramaturgique des œuvres pour comprendre les moyens mis en place par l’écriture théâtrale afin de rendre visible le projet poéthique mouawadien