Thèse soutenue

Radiorésistance et radiosensibilisation du médulloblastome de haut risque de groupe 3

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Auteur / Autrice : Eleanor Hawkins
Direction : Celio Pouponnot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Hématologie-oncologie
Date : Soutenance le 13/12/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Signalisation, radiobiologie et cancer (Orsay, Essonne ; 2010-....)
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....)
Jury : Président / Présidente : Élizabeth Moyal
Examinateurs / Examinatrices : Celio Pouponnot, Samuel Meignan, Silvia Marino, Claire Alapetite, Eddy Pasquier, François Radvanyi
Rapporteurs / Rapporteuses : Samuel Meignan, Silvia Marino

Résumé

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Le médulloblastome (MB) est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l'enfant qui est traitée par un schéma multimodal de résection chirurgicale, de chimiothérapie et de radiothérapie. Le MB est classé en quatre groupes moléculaires, dont le groupe 3 (G3), caractérisé par la surexpression de MYC, qui a le plus mauvais pronostic. Un traitement agressif, dans lequel la radiothérapie est essentielle, permet un taux de survie d'environ 50 %, mais induit des effets secondaires importants. En outre, les rechutes sont fréquentes. La rechute du MB représente ~10% de tous les décès liés au cancer chez les enfants. Mon projet a deux axes principaux: dans le premier, j'ai utilisé des approches ciblées pour valider le peposertib, un inhibiteur de la DNA-PK, en tant que radiosensibilisateur dans la MB de G3, et dans le second, j'ai utilisé des approches non biaisées pour tenter d'élucider les mécanismes par lesquels le MB de G3 échappe à l'irradiation pour aboutir à une rechute.Projet 1: Nous avons identifié DNA-PK comme une cible potentielle pour la radiosensibilisation des cellules tumorales dans le traitement initial de MB de G3 afin de prévenir les rechutes. DNA-PK a été identifiée dans un criblage in vitro, où son inhibition s'est avérée significativement efficace pour radiosensibler les cellules de MB de G3 en comparaison à d'autres composés ciblant les dommages à l'ADN. Une analyse de bases de données publiques a révélé une forte expression de DNA-PK dans les MB de G3, ainsi qu'une forte corrélation avec l'expression de MYC. L'inhibition pharmacologique avec le peposertib, un inhibiteur spécifique de DNA-PK, ou le knockdown (KD) de DNA-PK par shRNA in vitro ont augmenté la radiosensibilité des cellules G3 en induisant l'apoptose. En outre, des analyses mécanistiques ont révélé que l'inhibition pharmacologique de DNA-PK associée à l'irradiation induisait un puissant arrêt du cycle cellulaire en phase G2/M et une augmentation significative des lésions de l'ADN, mesurées par les foyers positifs pour la protéine γH2AX. Les analyses des foyers positifs pour 53BP1 suggèrent que cet effet est dû à une diminution de l'activité de la voie de réparation de l'ADN par NHEJ. L'intérêt d'une combinaison de l'inhibition de DNA-PK avec l'irradiation a été validé in vivo sur des souris greffées en orthotopique avec des lignées de G3 et des modèles très pertinents de PDX de MB de G3 (xénogreffes dérivées de patients). Cette combinaison n'a pas montré de toxicité majeure (tests de poids et sanguins) dans les modèles murins pédiatriques. Dans l'ensemble, nos résultats identifient le peposertib comme un radiosensibilisant dans le traitement de MB à haut risque de G3. [Le peposertib a été fourni par Merck (CrossRef Funder ID: 10.13039/100009945)].Projet 2 : Dans ce projet, nous avons généré des modèles murins in vivo de MB par greffe orthotopique qui récapitulent le processus de rechute observée chez les patients après thérapie. Ainsi, après une croissance initiale, les tumeurs sont irradiées en fractionné ce qui conduit à une diminution du volume tumoral correspondant à la maladie résiduelle suivie par une reprise de la croissance tumorale et à une rechute. Nous avons utilisé ces modèles pour effectuer des analyses de séquençage d'ARN (RNAseq) par "bulk" et sur cellules uniques ainsi que de "phosphoarray" sur des tumeurs avant irradiation, immédiatement après irradiation, au moment de la maladie résiduelle et après reprise de croissance/rechute. Nous avons également réalisé un criblage CRISPR-Cas9 in vitro, afin d'identifier les gènes qui permettent aux cellules MB de G3 de survivre à l'irradiation. Les résultats obtenus ont révélé une reprogrammation significative des tumeurs après l'irradiation.Globalement, l'objectif de ces travaux était de mieux comprendre la manière dont les cellules de MB de G3 répondent à l'irradiation, afin d'identifier de nouveaux mécanismes et cibles thérapeutiques dans le but de diminuer le taux de rechute.