Analyse du capital territorial par la perspective du capital social en Albanie Etude de deux districts ruraux : Gjirokastër au sud et Pukë au nord
Auteur / Autrice : | Elda Muco |
Direction : | Marc Dedeire, Mélanie Requier-desjardins |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Geographie et aménagement de l'espace |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 04/04/2024 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LAGAM - Laboratoire de Géographie et d'Aménagement de Montpellier |
Jury : | Président / Présidente : Guillaume Lacquement |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Dedeire, Mélanie Requier-desjardins, Pascale Moity-maizi, Elena Kokthi, Véronique Thireau, Laurent Rieutort | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Thireau, Laurent Rieutort |
Mots clés
Résumé
Le capital territorial (KT) est un concept récent, utilisé pour la première fois par la Commission européenne dans les politiques de développement régional. Bien que dans la littérature ce concept soit pris en compte dans le contexte régional, il peut également être appliqué à des échelles plus petites telles que les zones rurales. Il couvre trois dimensions du développement socio-économique d'un territoire : les ressources matérielle et immatérielle, le capital social (KS) entre les individus engagés dans le processus de développement, et la gouvernance territoriale (TG). Le capital territorial explore la capacité des communautés locales à élaborer des stratégies de développement et à générer de nouvelles ressources territoriales exploitables dans un contexte concurrentiel. Cette approche suppose que les territoires offrent des opportunités de développement qui, par le biais d'interventions sociales, peuvent être transformées en actifs économiques ou en sources de valeur. Dans cette thèse, nous examinons le capital territorial dans le contexte de produits agricoles spécifiques (fromage et produits non ligneux) associés à des ressources forestières et pastorales (capital naturel) abondantes, qui nécessitent une forme de gouvernance territoriale, un savoir-faire local (capital humain) et des réseaux de coordination entre acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux (KS) dans deux zones rurales en Albanie. La méthodologie utilisée dans cette recherche est une approche multi-acteurs basée sur la méthode MCM (Méthode de capitaux multiples). Des guides d'entretien et des questionnaires semi-structurés sont utilisés pour examiner l'accès au capital naturel (KN), les caractéristiques et l'évolution du savoir-faire local (KH), ainsi que la volonté de coopération et d'action collective (KS) entre les membres de la communauté, les entités gouvernementales et les acteurs associatifs. Les résultats montrent que le capital social façonne le capital naturel et humain. Les ressources forestières et pastorales sont gérées par une combinaison de réglementations légales et de droits d'accès coutumiers, ce qui complexifie le capital social et son efficacité sur l'utilisation du capital naturel et la performance des filières locales associées. La dualité d'accès nécessite la mobilisation et la coordination des acteurs locaux pour exploiter efficacement ces ressources communes abondantes de chaque territoire. Lorganisation des acteurs dépend également d'intérêts symétriques (norme de réciprocité et daction collective), de valeurs et de normes communes (traditions, culture, connaissances, confiance, etc.), ainsi que de diverses formes de proximité (géographique et organisationnelle) qui favorisent collectivement un sentiment de confiance mutuelle. Les traditions locales liées à l'utilisation des ressources à différentes fins (fromage et produits non ligneux) dans chaque région sont principalement ancrées dans les connaissances traditionnelles héritées et transmises de génération en génération. Le capital humain se construit grâce à cet héritage et au soutien d'acteurs extérieurs. La notion de capital territorial est, alors, abordée comme une façon darticuler la gestion des ressources forestières et pastorales intégrée dans la notion de capital naturel, la valorisation (KH) en produit alimentaire, et la mobilisation des acteurs du territoire, autour de ces ressources, intégrée dans la notion de capital social.