Le vocabulaire du Moyen Âge d'après le Dictionnaire de l'Académie française, parcours lexicographique et représentations sociales

The vocabulary of the Middle Ages according to dictionaries of the Académie française, lexicographical approach and social representations

• Auteur / Autrice : Caroline Salagnac
• Direction : Agnès Steuckardt
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences du langage
• Date : Inscription en doctorat le 02/09/2019
• Etablissement(s) : Montpellier 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Praxiling

Mots clés

Mots clés libres

Académie française

Lexicographie

Moyen Âge

Dictionnaires

The Académie française

The Middle Ages

Dictionaries

Lexicography

Résumé

Le dictionnaire de langue monolingue, par sa nomenclature, par les définitions et les exemples qu'il donne, par les différentes marques qu'il utilise, construit une représentation du lexique, à une époque donnée. Si ce dictionnaire émane d'une institution, comme l'Académie française, il constitue une forme de « prêt à parler » (Collinot, Mazière, 1977), faisant figure d'autorité. On peut partir de l'hypothèse qu'il fournit alors une représentation en quelque sorte officielle de la réalité sociale d'une époque. La disponibilité, désormais sur cinq siècles, des éditions successives du Dictionnaire de l'Académie française rend possible une approche diachronique de cette représentation. Comment ce dictionnaire représente-t-il les transformations de la langue et de la société françaises ? Notre étude se focalisera sur les mots hérités du Moyen Âge, période passée s'il en est, qui a vu naître notre langue même. Elle sera centrée sur la figure emblématique du chevalier. Les entrées « Chevalier » et « Chevalerie » nous serviront de point de départ. Elles nous permettront d'enrichir notre champ d'investigation en étudiant les mots choisis par le lexicographe pour définir ou illustrer les deux définis, qu'ils fassent référence aux valeurs morales et à l'éthique, au contexte militaire, aux codes et lois auxquels le chevalier est soumis, à sa charge de protection, ou encore à la figure fictionnelle des romans du Moyen Âge par l'intermédiaire du motif du chevalier errant. Grâce à l'étude de ces deux mots et aux choix lexicographiques susceptibles de restituer les deux signifiés et d'en décrire les propriétés référentielles, tout un univers lexicographique et métalinguistique se déploiera au fil des siècles nous permettant de cerner la manière dont la langue commune, envisagée par l'Académie française, prend en charge les contenus culturels, historiques ou les stéréotypes contenus dans ces deux mots.

The monolingual dictionary, through its classification system, its way of defining, the examples it provided as well as the different usage labels, develops a representation of the lexicon at a given time. Should the dictionary be published by an Institution, such as the Académie française, it can then be considered as a “prêt à parler” (Collinot, Mazière, 1977) acting as a trusted authority. We may then assume that this dictionary provides then in some way an official representation of the social reality of an era. The dictionaries of the Académie française being now available from its first edition to the last one, it is becoming possible to diachronically analyse this representation. How does such dictionary represent transformations of the French language and society? We will focus on words coming from the Middle Ages, past period if ever there was one, during which our French language appeared. The study will be focused on the emblematic figure of the Chivalry. “Chivalry” and “Knight” will be the first entries to be analysed and will be used as a starting point. They both will allow us to broaden our field of investigation through the analysis of the words used by the lexicographer to define or to illustrate those two entries, whether they refer to moral and ethical values, to the military context, to the codes and the laws which the knight is submitted to, to its duty to protect or to the fictional figure of the knight-errant in the medieval chivalric romance literature. Thanks to the study of those two words and to the lexicographical bias aiming at reflecting those two signified and at describing the referential characteristics, a word of lexicography and metalinguistic will be grasped over five centuries. We will then be able to understand and to tackle the way the “common language” imagined by the Académie française took over cultural and historical contents or stereotypes included in those two words.