Enseigner la Shoah aux enfants. Vecteurs, pratiques et enjeux de transmission d'un passé traumatique des années 1960 à nos jours
| Auteur / Autrice : | Juliette Massart |
| Direction : | Ivan Jablonka |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Histoire |
| Date : | Inscription en doctorat le 19/11/2019 Soutenance le 10/06/2025 |
| Etablissement(s) : | Paris 13 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Depuis le procès Eichmann de 1961, la captation des témoignages des victimes de la Shoah joue un rôle clé : le statut des témoins s’affirme socialement et historiographiquement. Il est attendu des témoignages qu’ils assurent non seulement la transmission d’une mémoire de l’événement, mais encore qu’ils en permettent la compréhension, qu’ils favorisent la production de savoirs. Ainsi, entrelacée avec la question de la progressive construction mémorielle de la Shoah en France, c’est aussi la construction d’une question d’enseignement et d’éducation qui est en jeu. L’ère des témoins ouvre certes une période propice à l’écoute et à la reconnaissance sociale des témoins, mais se double également d’une volonté d’apprendre des violences du passé, voire d’en tirer les moyens de prévenir les violences du futur. C’est à partir de ce constat qu’il fut question de comprendre la place des enfants dans ce processus de construction et d’appropriation de savoirs sur un passé traumatique. L’enjeu est de proposer une histoire « à hauteur d’enfants », tant par les sources et le terrain mobilisés (littérature pour la jeunesse, écoles et musées-mémoriaux) que par une réflexion de fond sur le rôle de l’empathie comme vecteur de compréhension rationnelle de l’histoire par les enfants. L’étude de trois rôles majeurs dans lesquels sont placés les enfants (passeurs de mémoire ; gardiens du passé et garants de l’avenir ; enquêteurs) permet enfin une analyse de l’évolution des enjeux et des pratiques de transmission d’un passé traumatique. Alors, comment des enfants de 10 ans peuvent-ils appréhender ce passé sensible ? Les pratiques d’enseignement et de médiation à l’oeuvre, de même que les questions éthiques déployées autour de cette question laissent toutes entrevoir une même quête : la recherche d’une transmission juste, à hauteur d’enfants