L'épopée homérique du surf en France (ra)contée par Surf Session : une histoire des représentations médiatiques du surf de 1986 à nos jours.
Auteur / Autrice : | Valérie Cruzin-Polycarpe |
Direction : | Christian Vivier, Sébastien Haissat |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du sport |
Date : | Inscription en doctorat le 25/11/2019 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | SEPT - Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Culture, Sport, Santé, Société |
établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....) |
Mots clés
Résumé
Le surf moderne en tant que sport a toujours été présenté dans les médias (quels qu'ils soient, écrit, radio ou télévisuels) comme une activité d'un « même groupe de surfeurs hommes, blancs et hétéros : les seuls sur lesquels on écrit des papiers, les seuls autorisés à écrire sur le surf, les seuls mis en avant » (Margaret Seelie, 2017). Pourtant, le surf fut dès ses origines hawaïennes pratiqué par des femmes (Lemarié, 2016). En France, où le surf est apparu à la fin des années 1950 sur la côte basque, des championnats de France catégorie femmes ont lieu dès 1964 à Anglet, alors que des championnats du monde sont organisés dès 1952 à Hawaï dans cette même catégorie. Absentes des magazines spécialisés en tant que surfeuses dans un premier temps, elles y apparaissent pourtant sous un autre angle qui pose question car souvent infantilisées avant d'être objectisées ou réifiées, puis présentées comme des militantes. Nous partirons ainsi du constat du vide relatif accordé à la femme surfeuse dans la littérature surfique existante à travers une historiographie de ce qui a déjà été écrit sur le surf afin de mettre en lumière comment la représentation de la femme surfeuse est passée d'une certaine invisibilité, à la figure de la femme-enfant, puis de la femme objet érotisée. Afin de mieux comprendre cette évolution de la représentation de la femme surfeuse, nous nous interrogerons sur ces figures du surf féminin qui ont été les plus influentes dans cette évolution. En effet, quelle(s) voie(s) ont-elles choisie(s), au fil du temps, pour passer du statut d'invisible à celui de militante ? Demandent-elles une reconnaissance des légendes féminines dans l'histoire du surf ? En effet, il semblerait que ces dernières aient souffert de ce qui pourrait s'apparenter à une censure : « Les femmes poussent depuis des années pour être admises sur des compétitions de grosses vagues, alors que les organisateurs de certaines compétitions prétendent que les conditions de célèbres breaks tels que Mavericks en Californie sont trop dangereuses pour des femmes. » Veulent-elles une nouvelle « place » dans le sport ? Dans la société ? Une égalité de Prize money? De couverture médiatique ? Comment la surfeuse militante est-elle représentée ou se présente-t-elle dans les médias ? Par une approche pluridisciplinaire faisant appel à la sociologie, à l'histoire, à la sémiologie, aux arts visuels, à l'épistémologie, à la philosophie et aux gender studies, il semble alors essentiel d'aborder ce questionnement afin de mieux comprendre l'évolution des représentations du surf féminin et de voir comment la femme surfeuse s'est construite, affirmée et engagée au fil des décennies, des années 1960 à nos jours.