La Cour des comptes algérienne au regard des juridictions financières françaises et des principes de l'INTOSAI
Auteur / Autrice : | Mohamed Hanafi |
Direction : | Thierry Debard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit mention droit international, européen et comparé |
Date : | Inscription en doctorat le 21/11/2019 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Lyon) |
Mots clés
Résumé
En dépit des entités de contrôle qui sont mises en place pour surveiller l’argent public, les méthodes de dilapidation se sont amplifiées au fur et à mesure de la modernisation des applications informatiques et numériques. Pour faire face à ce fléau, les institutions supérieures du contrôle des finances publiques (ISC) n’ont jamais cessé de faire évoluer leurs règlementations et de former leur personnel de contrôle de sorte à se maintenir à niveau. De ce point de vue, l’organisation internationale des institutions supérieures de contrôle (INTOSAI) créée en 1953 à laquelle aujourd'hui pas moins de 198 pays ont adhéré, assure un transfert de connaissances et multiplie les idées pour améliorer à l'échelle mondiale le contrôle externe des fonds publics et accroître par là même, la compétence professionnelle des auditeurs en charge. Par ailleurs, l’Etat de droit et la transparence dans la gestion publique constituent les postulats essentiels d’un contrôle indépendant des deniers publics, et forment la base sur laquelle repose les ISSAI de contrôle dont il est nécessaire d’appliquer les recommandations, de manière à atteindre une utilisation rationnelle des fonds publics. La Déclaration de Lima considérée comme la Grande charte du contrôle externe des finances publiques, rappelle à ce que chaque Etat doit disposer d’une ISC dont l’indépendance soit garantie par une loi, et que celle qui est incapable de répondre à cette condition ne peut prétendre être du niveau. En France, c’est la Cour des comptes (CDC) créée en 1807 sous forme d’une juridiction financière spécialisée à ses débuts dans le jugement des comptes des comptables publics, à qui l’Empereur a dévolu le contrôle des finances publiques. Au fil du temps, d'autres missions lui ont été assignées : le contrôle de la qualité de gestion, le contrôle d’exécution de la loi de finances, l’évaluation des politiques publiques, etc. Aussi, d’autres juridictions assez similaires à la Cour des comptes ont vu le jour ; il s’agit de la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF) instituée en 1948 et les chambres régionales et territoriales des comptes (CRTC), mises en place en 1982 chargées respectivement de sanctionner les faites relevant de la gestion des ordonnateurs et des finances locales. Ces entités de contrôle s’associent désormais avec la Cour des comptes pour former les juridictions financières françaises. De son côté, l’Etat Algérien n’est pas resté en marge de l’histoire, il a mis en place sa propre Cour des comptes en 1980, soit 18 ans après son indépendance, en jetant son dévolu sur le modèle juridictionnel français de contrôle. L’histoire de cette juridiction après 44 ans d’existence est mouvementée, par son évolution à travers trois lois différentes, dont une lui a même supprimé les missions juridictionnelles et le statut de magistrat à ses membres. Malgré les contraintes liées à son fonctionnement, notamment son isolement de la scène publique, la jeune institution essaye de prouver son efficacité, au même titre, ses membres agissent avec abnégation pour lui frayer une place de choix dans le sérail des institutions constitutionnelles de notre pays. L’intérêt porté à ces deux hautes juridictions financières et aux principes de l’INTOSAI à travers cette thèse de doctorat, m’incite à confectionner un travail de recherche appuyé essentiellement sur les méthodes du droit comparé de sorte à faire ressortir les similitudes et les dissimilitudes qui existent entre les deux systèmes de contrôle. Cette thématique s’interrogera aussi sur le degré d’indépendance de la Cour des comptes algérienne par rapport aux principes de l’INTOSAI, sur sa réglementation, son organisation et les moyens qui sont mis à sa disposition ; remplit-elle au mieux ses diverses fonctions de contrôle ? Respecte-elle autant les principes universels de contrôle des finances publiques recommandés par l’INTOSAI ?